centrale à charbon - énergies fossiles
Climat-ÉnergieMultinationales
9 octobre 2014

Nomination de GDF Suez aux Prix Pinocchio 2014

La multinationale française GDF Suez est nominée aux Prix Pinocchio 2014, dans la catégorie "Plus vert que vert", pour ses "obligations vertes".

GDF Suez : des « obligations » ni très vertes, ni très contraignantes

Comment récolter 2,5 milliards d’euros auprès d’investisseurs éthiques, et les utiliser pour financer des projets destructeurs tout en continuant à miser massivement sur les énergies fossiles ?

Au mois de mai dernier, GDF Suez a annoncé avoir émis la plus importante « obligation verte » (green bond en anglais) jamais réalisée par une entreprise privée. 1  L’entreprise a récolté 2,5 milliards d’euros, principalement auprès d’investisseurs « socialement responsables », censés financer des projets énergétiques propres.

Le problème est que les règles d’utilisation de cet argent sont tout sauf claires : les critères sont très vagues2 , et aucune transparence publique ni vérification indépendante n’est prévue. Pire encore, les fonds ainsi débloqués pourraient être utilisés pour financer des grands barrages, dont les conséquences sociales et environnementales sont souvent catastrophiques, et dont l’impact pour le climat est désastreux et ne peut en aucun cas être considéré comme une énergie renouvelable3 .

GDF Suez est impliquée dans plusieurs projets de grands barrages en zone tropicale, notamment en Amazonie brésilienne, dans la région encore préservée du Tapajós. Les présentations faites aux investisseurs mentionnaient même comme projet « finançable » le mégabarrage de Jirau, au Brésil, alors que celui-ci est quasi achevé et qu’il est considéré par toute la société civile comme le contraire même d’un projet soutenable.

Enfin, et peut-être surtout, ce « green bond » n’empêche en rien GDF Suez de continuer à investir massivement dans les énergies fossiles. Le groupe construit ou projette de construire en ce moment même de nouvelles centrales au charbon en Europe et dans le reste du monde, comme en Afrique du Sud.

Ces « obligations vertes » ne sont donc rien d’autre qu’un outil financier de plus inventé par les entreprises polluantes en complicité avec les banques : promettant d’œuvrer pour la transition énergétique et la fin progressive des énergies fossiles, elles peuvent continuer tranquillement à faire le contraire et engendrer des profits.

Echanges entre les Amis de la Terre et GDF Suez

Naturellement, Les Amis de la Terre France informent les entreprises de leur nomination avant que celle-ci soit rendue publique. Un des objectifs de ces prix est de faire réagir les entreprises autour des enjeux soulevés. Par souci de transparence, nous publions les échanges avec les entreprises :