Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse14 mai 2014

AG BNP Paribas : un bilan climatique et fiscal désastreux

Montreuil, Paris - le 14 mai 2014 - Les actionnaires de BNP Paribas se réunissent aujourd'hui pour l'Assemblée générale de la banque. Les Amis de la Terre et l'Association des actionnaires responsables seront également présents pour interpeller la BNP Paribas.

La BNP Paribas est l’une des 10 banques les plus climaticides au monde, sur ses soutiens au secteur du charbon ainsi que sur son implantation dans les paradis fiscaux et judiciaires, la banque étant la première entreprise française en nombre de filiales implantées offshore.

« La BNP Paribas est la banque française la plus active en matière de greenwashing et n’hésite pas à mettre en avant une image de banque responsable engagée dans la lutte contre les changements climatiques. Pourtant, elle est souvent derrière le financement des projets les plus carbonés au monde » observe Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée au sein de l’association Les Amis de la Terre. « S’il ne fallait citer qu’un exemple, la BNP Paribas est l’unique banque internationale à avoir contribué au financement de la gigantesque centrale à charbon de Tata Mundra en Inde (1), emblématique des problèmes imputés à la production de charbon » poursuit-elle.

30 millions de tonnes de dioxyde de carbone émis chaque année, pollution des rivières, et destruction des mangroves, menace pour la survie des pêcheurs locaux, déplacement des populations, multiplication de maladies respiratoires, augmentation du prix de l’électricité, etc., la liste des ravages causés par la centrale d’une capacité 8 fois supérieures à celle d’une centrale « classique » est, il est vrai, bien longue (2). Et pourtant, Tata Mundra n’est pas une anomalie dans le portefeuille de la banque. La BNP Paribas a également financé d’autres centrales à charbon, comme celles de Kusile et de Medupi en Afrique du Sud, et d’autres de lignite – le charbon le plus polluant – comme celle de Tufanbeyli en Turquie.

Autre point noir que les associations ne manqueront pas de rappeler aux actionnaires de la première banque de France, son implantation dans les paradis fiscaux et judiciaires.
« Championne française de l’évasion fiscale, la BNP Paribas organise la fuite de plusieurs millions d’euros au détriment notamment des caisses publiques des pays en développement et met ainsi en cause son attachement au principe de civisme fiscal. Par ailleurs, les montages financiers légaux mais complexes qu’effectue la BNP Paribas pour le compte de ses clients internationaux contribuent à l’opacité financière internationale » note Johan Bösch, représentant de l’Association des actionnaires responsables.

Il y a un an, BNP Paribas annonçait lors de son Assemblée générale la publication imminente d’une nouvelle politique relative aux activités minières dans laquelle elle s’engageait à ne plus financer les activités de mountaintop removal (MTR), cette pratique extrême d’extraction de charbon qui vise à dynamiter les sommets des montagnes. Politique effective puisque depuis lors, la BNP Paribas n’a pas financé les principales entreprises actives dans le MTR. Cependant, pour les Amis de la Terre, la BNP n’en est pas pour autant devenue une banque responsable, plus éthique, ou moins climaticide.

Pour les deux associations, le bilan est donc toujours mauvais et la BNP Paribas a encore des progrès à faire. « Enlever les plus grosses entreprises minières actives dans le MTR de ses soutiens est louable mais c’est l’ensemble du secteur du charbon que la BNP doit exclure. De même, la BNP avait il y a deux ans 142 filiales de plus dans les paradis fiscaux, il lui en reste 218 filiales à fermer dans les paradis fiscaux ! » (3) conclut Lucie Pinson, qui rappelle qu’il est possible pour BNP Paribas de changer sa politique d’investissements en privilégiant des projets qui permettent de lutter contre les changements climatiques (efficacité, enR, etc.) et qu’à défaut, les clients de la banque climaticide peuvent la quitter pour une banques plus responsable.

Contact presse :
Caroline Prak – les Amis de la Terre – 06 86 41 53 43 – caroline.prak@amisdelaterre.org

(1) http://blog.banktrack.org/?p=296

(2)

(3) http://ccfd-terresolidaire.org/infos/partage-des-richesses/paradisfiscaux/aux-paradis-des-impots/les-resultats-en-9-4229


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