kalinsg2.jpg
Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse22 mai 2013

Assemblée générale de la Société Générale : Non au projet nucléaire de Kaliningrad !

Paris, le 22 mai 2013 - La Société Générale tient son Assemblée générale des actionnaires cet après-midi. Les Amis de la Terre y participent avec Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, qui y interpellera le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, sur sa participation au projet nucléaire de Kaliningrad. Malgré les annonces de BNP Paribas et de la banque allemande HypoVereinsbank et leur refus de financer ce projet, ni la Société Générale ni la Coface n’y ont renoncé à ce jour. Les Amis de la Terre relaient aujourd’hui les plus de 4 000 cyberacteurs français (1) et les 94 organisations de 22 pays (2) qui leur demandent de se retirer de ce projet immédiatement.

Après une première rencontre avec la Société Générale et la Coface en mars dernier, Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, est de retour à Paris aujourd’hui pour cette fois interpeller directement Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, sur le projet nucléaire de Kaliningrad. La Société Générale et la Coface ont en effet été sollicitées pour participer à un financement export de turbines d’Alstom pour ce projet.

Lors de son intervention, Vladimir Slivyak rappellera les enjeux de cette nouvelle centrale nucléaire : « La population locale s’oppose à ce projet nucléaire, nous n’avons pas besoin de l’électricité produite dans la région, le projet ne tient pas la routé économiquement et il ne respecte pas la politique nucléaire de la Société Générale. En plus de tout cela, il y a la menace d’une répression des autorités russes contre les activistes qui s’opposent à ce projet de centrale nucléaire. Celui-ci est totalement inutile car il ne vise qu’à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité aux pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. L’étude d’impact environnemental n’est enfin pas légale car elle pose problème sur de nombreux points parmi lesquels la gestion des déchets, le démantèlement et les impacts d’un accident nucléaire majeur ».

Il est important de préciser qu’Ecodefense à Kaliningrad fait d’ores et déjà face à la pression des autorités russes. Le 26 avril, Ecodefense a organisé une manifestation près des bureaux de Rosbank, la filiale russe de la Société Générale. La veille, les autorités russes ont débuté une inspection d’Ecodefense qui n’était pas prévue et qui a débouché sur une mise en garde formelle du procureur local concernant les activités de l’association. Bien que de futures mises en garde puissent déboucher sur la fermeture d’Ecodefense, les activistes russes prévoient de poursuivre leur campagne contre le projet nucléaire de Kaliningrad.

D’autres banques ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne financeraient pas ce projet. C’est le cas de BNP Paribas, depuis décembre dernier, et de la banque allemande HypoVereinsbank, filiale du groupe italien UniCredit, depuis le mois dernier. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, poursuit : « Le projet nucléaire de Kaliningrad ne respecte pas la politique sectorielle de BNP Paribas sur le secteur nucléaire, qui a donc logiquement refusé de le financer. Or il ne respecte pas non plus la politique sectorielle de la Société Générale sur ce même secteur, mais elle n’en tire pas la même conclusion ! La gestion des déchets radioactifs, le démantèlement et les programmes de réaction aux situations d’urgence sont totalement insatisfaisants. Sans parler de la corruption et des violations de droits humains, courants en Russie. Le patron de la filiale russe de la Société Générale vient d’ailleurs lui-même d’être inculpé pour corruption. La Société Générale doit se rendre à l’évidence et tirer cette fois la bonne conclusion de cette analyse ».

La mobilisation contre ce projet en France a débuté le mois dernier à l’occasion du Chernobyl Day, avec une cyberaction soutenue par Greenpeace, le Réseau ‘’Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, et une lettre ouverte. Yann Louvel conclut : « En plus de la population locale et des pays limitrophes qui ne veulent pas de ce projet, ce sont aujourd’hui plus de 4 000 citoyens français et 94 organisations de 22 pays qui demandent à la Société Générale d’y renoncer immédiatement. Celle-ci doit annoncer son retrait dès aujourd’hui sous peine de voir encore grandir la mobilisation contre ce projet dans les semaines à venir ».

(1) La cyberaction est accessible en ligne sur cette page : http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/societe-generale-coface-ne-doivent-pas-financer-projet-nucleaire-russe-kaliningrad-600.html

(2) La lettre ouverte signée par ces organisations est accessible en ligne sur cette page : https://www.amisdelaterre.org/Kaliningrad-Apres-BNP-Paribas.html

— –

Photo : Action des Amis de la Terre à La Défense, le 22 mai 2013 à l’occasion de l’Assemblée générale des actionnaires de la Société générale.
Crédit : Capucine Simon.