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Climat-ÉnergieFinance
10 mai 2015

Banques françaises, signez l’Appel de Paris

Les Amis de la Terre et BankTrack appellent les banques internationales à signer l'Appel de Paris et à s'engager, avant la COP21, à mettre un terme à leurs soutiens au secteur du charbon, l'énergie la plus carbonée.

Pourquoi cet appel ?

Cet appel, lancé en mai 2015, est déjà soutenu par une cinquantaine de représentants politiques, scientifiques, intellectuels et ONG.Dans 8 mois, la France accueillera la 21ème conférence des Nations-Unies sur le changement climatique. La communauté internationale devrait s’accorder sur les suites du Protocole de Kyoto à partir des engagements des pays à diminuer leur émissions de gaz à effet de serre de manière à limiter le réchauffement de la planète en-dessous du seuil jugé critique de 2°C.

Les négociations se concentreront sur les objectifs de réduction des émissions – l’objectif final de la question climatique. Peu voire pas d’efforts seront faits pour laisser les réserves d’énergies fossiles dans le sol alors que cela conditionnera notre capacité au niveau mondial à ne pas émettre plus que le permet le budget carbone global – la quantité totale de dioxyde de carbone que nous pouvons encore émettre pour rester sous le seuil des 2°C.

La poursuite de l’extraction et de la combustion de charbon est en particulier une menace majeure pour le climat. 44% des émissions mondiales induites par la combustion des énergies fossiles viennent du charbon et d’après un article récent publié dans Nature, 88% des réserves de charbon doivent rester dans le sol pour maintenir la température du globe en-dessous de 2°C. Pourtant, la production de charbon a augmenté de 69% depuis 2000 et la capacité installée des centrales électriques a augmenté de 35% depuis 2005, date de la signature du protocole de Kyoto. Nous allons au désastre si nous continuons sur cette voie.

Le rôle des banques dans le secteur du charbon

Les banques commerciales sont un maillon clé des grands projets de charbon, qu’il s’agisse de mines, de centrales ou même d’infrastructures liées à la production et distribution de charbon. Elles soutiennent ces projets en les finançant directement (financement de projet) ou indirectement (principalement financement d’entreprise, émissions d’actions et d’obligations, gestion d’actifs, services de conseil).

Les banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE / Natixis et Crédit mutuel ont soutenu le secteur du charbon à hauteur de plus de 30 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014 et font de la France le 4ème plus gros financeur du charbon pour cette période. Et malgré leurs engagements à lutter contre les changements climatiques, les soutiens des banques françaises au secteur du charbon ont augmenté de 218 % entre 2005 et 2013.

D’ici la COP21, les banques vont pourtant mettre en avant ce qu’elles font pour le climat : financements des énergies renouvelables, green bonds, etc. Intéressants et indispensables – bien qu’ils soulèvent des enjeux de définition de standards environnementaux et sociaux – ces outils seront insuffisants tant qu’ils ne remettent pas en cause le rôle des banques dans les énergies fossiles ni ne visent à accompagner un transfert des financements des énergies fossiles vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

En mars 2015, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale – qui représentent 94% des soutiens des banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014 – se sont engagées à ne pas aider le développement de l’ensemble des projets de mines de charbon situées dans le bassin de Galiléehttps://www.amisdelaterre.org/Charbon-bassin-de-Galilee.html en raison de l’ampleur de leurs impacts. Ces projets constituent la première plus grande zone de développement du charbon au monde, après la Chine, et émettraient 705 millions de tonnes de CO2 par an, soit presqu’autant que l’Allemagne – 6ème pays émetteur au monde.

Leurs engagements marquent un premier pas vers la fin de leurs soutiens au charbon et il faut désormais les forcer à s’engager avant la COP21, avant que la fenêtre d’opportunité ne se referme, à aller plus loin en annonçant qu’elles s’engagent à mettre un terme à leurs soutiens au secteur du charbon en commençant dès 2015 par l’arrêt de tout financement de projet dès lors qu’il y a utilisation du charbon.

Car comme le montrent les trois notes publiées par BankTrack et Les Amis de la Terre sur les soutiens de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale au secteur du charbon, leurs politiques sectorielles ne suffisent pas à faire baisser ces soutiens de manière cohérente avec l’urgence climatique.

L’appel

Signez l’appel sur BankTrack où sont collectées l’intégralité des signatures au niveau international

Les Amis de la Terre et BankTrack demandent aux banques françaises de s’engager publiquement à mettre un terme à leurs soutiens au secteur du charbon, de son extraction à sa combustion dans des centrales à charbon.

  • Dès à présent, les banques ne doivent plus participer à des financements de projet dès lors qu’il y a utilisation de charbon.
  • Dans les 6 mois suivant la conférence des Nations-Unies sur le changement climatique à Paris, les banques doivent publier un plan d’arrêt de leurs financements au secteur du charbon qui inclut un agenda détaillé et des objectifs précis pour chacun de leurs activités et services – crédit, émissions d’actions et obligations, gestion d’actifs, services de conseil.

Nous avons besoin de votre soutien ! Plus nous serons nombreux à soutenir cet appel aux banques, pus vite elles tourneront la page du charbon !

Envoyez un message à votre banque !