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Communiqué de presse28 avril 2014

GDF Suez : un bilan désastreux dénoncé depuis le Brésil, l’Afrique du Sud et la France

Montreuil, le 28 avril 2014 - Les Amis de la Terre, Earthlife Africa et Amazon Watch sont intervenus lors de l'Assemblée générale annuelle de GDF Suez pour dénoncer l'impact social et environnemental des activités de l'entreprise.

Des militants français, brésiliens et sud-africains y ont distribué un « erratum » au rapport d’activité pour révéler notamment les investissements dans le charbon et les grands barrages. Ils appellent GDF Suez à se retirer de ces projets aux conséquences dramatiques sur les droits des peuples, leur environnement et leur santé.

L’Assemblée générale annuelle de GDF Suez, qui s’est tenue ce jour, a été l’occasion pour les militants des associations Les Amis de la Terre, Amazon Watch et Earthlife de mettre en lumière l’impact destructeur des projets de l’entreprise dans le secteur du charbon et des grands barrages. En soutien aux communautés sud-africaines et brésiliennes victimes des projets énergétiques de GDF Suez, les militants ont interpellé les dirigeants de l’entreprise, et distribué aux actionnaires un « erratum » au rapport d’activités annuel de GDF Suez.

Cet erratum, réalisé avec l’Observatoire des multinationales, rappelle d’autres « actualités » de GDF : incendie d’une mine en Australie, démêlés avec le fisc belge, fermeture d’une centrale à charbon en Italie en raison de son impact sur la santé des populations environnantes, développement du charbon au Maroc et ailleurs… Autant de réalités qui mettent en lumière les véritables choix économiques et énergétiques des dirigeants de GDF Suez.

Ainsi, dans la province de Limpopo, en Afrique du Sud,GDF Suez cherche à investir dans un projet de centrale à charbon de 1 200 MW, en partenariat avec l’entreprise locale Exarro Resources. Alors que plus de 90 % de l’électricité sud-africaine provient déjà du charbon, cette centrale viendrait renforcer la dépendance du pays à une énergie extrêmement émettrice de gaz à effet de serre et aux conséquences locales dramatiques (pollution de l’eau, dégradation de la qualité de l’air, augmentation des maladies respiratoires, difficultés d’accès à l’emploi). « L’Afrique du Sud est fortement dépendante du charbon : on s’en sert pour l’électricité, on le transforme en pétrole, on en fait même des briques pour nos maisons. Dans les régions charbonnières, l’air est devenu irrespirable, comme en Chine, les gens sont malades. GDF Suez n’investit plus dans de nouveaux projets à charbon en Europe : est-ce que cela signifie pour l’entreprise que ce qui est nocif pour les Européens ne l’est pas pour les Africains ? » dénonce Tristen Taylor, d’Earthlife Johannesbourg.

Les manifestants étaient également venus soutenir le mouvement indigène brésilien, qui dénonce les violations des droits de l’homme et les désastres environnementaux occasionnés par les grands barrages construits ou soutenus par GDF Suez en Amazonie. Deux dirigeants indigènes ont adressé une lettre ouverte aux dirigeants de l’entreprise et réclament une suspension de tous les projets hydroélectriques de GDF Suez et l’engagement d’un dialogue sincère et transparent avec les peuples autochtones, en conformité avec le droit international et la charte éthique de l’entreprise. « Le mouvement indigène brésilien condamne clairement le comportement destructeur et contraire à l’éthique de GDF Suez », souligne Christian Poirier d’Amazon Watch. « La manifestation d’aujourd’hui vise à relayer ce message parmi les actionnaires. À commencer par l’État français, qui détient 36 % du groupe. »

Les associations présentes rappellent aussi que les dirigeants de GDF Suez mènent une compagne de lobbying agressive pour obtenir un affaiblissement des ambitions européennes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies renouvelables. Or, à l’aube de la 21e COP qui se tiendra à Paris en 2015, les agissements de l’entreprise vont à l’encontre de la possibilité des Etats dépendants des énergies fossiles à adopter des politiques volontaristes en matière de réduction des émissions.

C’est l’ensemble de ces énergies sales que dénoncent les ONG, appelant l’entreprise au retrait de ces investissements au bénéfice de projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.

Contacts presse :

Caroline Prak – Les Amis de la Terre : 06 86 41 53 43

Christian Poirier – Amazon Watch : 07 70 38 18 49

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