Trois ans après le sommet de Madrid sur les interconnexions, un nouveau sommet du même type se tient à Lisbonne ce vendredi 27 juillet. Depuis la Déclaration de Madrid [1], les majorités politiques ont changé en Espagne, en France et au Portugal. Pourtant, les projets d’interconnexions énergétiques entre ces pays progressent, poussés par la Commission européenne [2], en dépit des engagements climatiques liés à l’Accord de Paris.
L’un d’entre eux, le STEP (South Transit East Pyrenees), première phase du projet d’interconnexion gazière MidCat (Midi-Catalogne), a ressurgi en fin d’année 2017 avec l’organisation d’une consultation publique locale menée par l’opérateur français Terega. Depuis, l’opposition au projet grandit des deux côtés de la frontière chez les populations affectées par le projet et les élus locaux, ainsi qu’au Parlement européen. Un rapport publié en mai dernier questionne l’intérêt du projet à la fois du point de vue de la sécurité d’approvisionnement - le niveau de sécurité d’approvisionnement de l’Espagne et de la France étant déjà très haut - et de la viabilité économique [3]. Il critique aussi ses implications climatiques et environnementales, le gaz fossile n’étant ni une énergie bas-carbone, ni une énergie de transition.
Le Sommet de Lisbonne offre l’occasion de renoncer au projet STEP, et de traduire en actes les promesses répétées depuis 2015. “Renouveler la légitimité politique accordée lors du précédent sommet à ce projet d’interconnexion gazière totalement inutile serait un affront aux populations mobilisées. Emmanuel Macron doit arrêter de faire l’autruche comme le faisaient les gouvernements précédents en annonçant que la France allait étudier le projet. Une étude indépendante l’a démontré : il n’a aucun intérêt ! “ [4] réagit Cécile Marchand, chargée de campagne aux Amis de la Terre
"Alors que la France s’est engagée à consacrer ses finances au déploiement des énergies renouvelables, elle s’apprête à nouveau à investir l’argent public dans un projet fossile. L’Europe éprouve en ce moment les impacts terrifiants liés au dérèglement climatique et tous les clignotants sont au rouge quant au projet STEP. Emmanuel Macron n’a donc plus le choix : soit il annonce renoncer définitivement à ce projet, soit il renonce à mettre en oeuvre les ambitions climatiques qu’il affiche sur la scène internationale, aux dépens des populations." ajoute Clémence Dubois, porte-parole de 350.org