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Communiqué de presse16 juin 2011

Les Amis de la Terre espèrent la condamnation pénale de SOCATRI, filiale d’AREVA pour pollution des eaux sur le site du Tricastin

Montreuil, le 16 juin 2011 - Le 17 juin 2011 aura lieu à Nîmes le procès en appel de la société SOCATRI, une filiale d’AREVA, suite à la pollution radioactive de plusieurs cours d’eau survenue en juillet 2008. Les Amis de la Terre France se sont portés partie civile dans ce dossier. Ils entendent ainsi dévoiler les méfaits du recours à la sous-traitance dans le domaine du nucléaire, et le talon d’Achille de la filière : la gestion des déchets radioactifs.

_ Le 7 juillet 2008, le débordement d’un stockeur de la station de traitement des effluents uranifères de l’usine SOCATRI de Bollène (Vaucluse) provoquait une pollution radioactive impliquant d’importantes conséquences sur l’environnement. Les Amis de la Terre France ont déposé plainte à l’encontre de la société SOCATRI pour pollution des eaux et déclaration tardive d’incident à l’autorité de sûreté nucléaire. Ces délits peuvent être punis de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. En première instance, le tribunal correctionnel a relaxé la SOCATRI en ce qui concerne la pollution des eaux. Les Amis de la Terre entendent aujourd’hui faire condamner en appel la filiale d’AREVA sur ce fondement.

Au-delà du débat juridique, c’est tout le système du recours à la sous-traitance dans le domaine du nucléaire qui est ici sur le banc des accusés. Ainsi, Maître Alexandre Faro, avocat des Amis de la Terre France, explique : « Nous entendons démontrer que la société SOCATRI, filiale d’AREVA, a fait preuve de graves négligences et d’une particulière imprudence dans la gestion de déchets radioactifs ». Le recours à la sous-traitance implique un délitement des responsabilités mais c’est finalement la société mère, le géant français du nucléaire AREVA, qui doit ici être pointé du doigt.

Cette affaire révèle aussi avec éclat le manque d’attention portée par AREVA à ses filiales en charge des déchets. Pour Marie-Christine Gamberini, référente des Amis de la Terre sur le nucléaire : « Les graves négligences de la société SOCATRI dans la gestion de ces déchets obligent une fois de plus à s’interroger sur le coût réel de la filière nucléaire dans son ensemble. L’impossibilité de gérer les déchets et effluents radioactifs de manière satisfaisante reste un problème central, et cette affaire confirme l’urgence de sortir du nucléaire en France ».

Contact presse : Caroline Prak, 06 86 41 53 43