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Multinationales
Communiqué de presse13 novembre 2012

Lesieur, Bolera et Areva sont les vainqueurs des Prix Pinocchio 2012

Paris, le 13 novembre 2012. Les Amis de la Terre en partenariat avec le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID) et Peuples Solidaires ont décerné ce soir à La Java, les Prix Pinocchio du développement durable.

Cette année, plus de 17 000 internautes se sont exprimés pour élire leurs lauréats parmi les entreprises nominées. Lesieur, Bolera et Areva sont les grands vainqueurs de l’édition 2012.

Lesieur a reçu le prix « Plus vert que vert » avec 38 % des votes pour sa campagne publicitaire « Aidons l’Afrique : une bouteille d’huile Lesieur achetée, une bouteille envoyée », illustrant l’engagement du groupe français en matière d’aide aux populations africaines souffrant de famine. Pourtant, Lesieur, via sa maison mère Sofiprotéol, est l’un des plus importants producteur et promoteur de l’industrie des agrocarburants, qualifiée de « crime contre l’Humanité » par Jean Ziegler, ancien rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Entre 2002 et 2008, près de 75 % de la hausse des prix alimentaires serait en effet imputable aux mouvements financiers spéculatifs utilisant les politiques de soutien aux agrocarburants dans l’Union européenne et aux États-Unis.

Bolera Minera, une joint venture formée par les groupes Bolloré et Eramet l’emporte dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » avec 35 % des votes. L’entreprise a obtenu en 2010 un permis d’exploration pour la recherche de lithium en Argentine, dans une région où vivent 33 communautés indigènes. S’estimant lésées dans leur droits à être consultées et à décider de leur propre développement, tel qu’inscrit dans le droit argentin, ces communautés se sont mobilisées : une plainte a été déposée devant la Cour Suprême d’Argentine à l’encontre des gouvernements locaux censés assurer l’effectivité des droits de ces communautés, ainsi qu’auprès du Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui en juillet 2012, a émis un rapport pointant du doigt les impacts socio-environnementaux de l’exploitation du lithium dans la région de Salinas Grandes.

Avec 45 % des votes, Areva remporte le Prix Pinocchio dans la catégorie « Mains sales, poches pleines ». Refusant de reconnaître sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique et pour le décès d’un de ses ex-salarié par cancer du poumon, le groupe nucléaire français serait également impliqué dans un gigantesque montage financier litigieux en vue d’obtenir le marché de construction de centrales nucléaires en Afrique du Sud.

Lors de cette cérémonie de remise, les Amis de la Terre ont exceptionnellement décidé de remettre un Prix Pinocchio d’honneur.
Lauréat l’année dernière dans la catégorie « Plus vert que vert », et de nouveau nominé cette année, Vinci ne pouvait être exempt de toute récompense. Romain Porcheron, chargé de mission aux Amis de la Terre France : « Les Amis de la Terre dénoncent les violences perpétrées par les autorités publiques envers les citoyens luttant contre les grands projets inutiles dont Vinci est concessionnaire, en Russie (projet de construction d’une autoroute au cœur de la forêt de Khimki) comme en France (projet de construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes). Les Amis de la Terre ont ainsi décidé de remettre un Prix Pinocchio d’honneur collégial, à Vinci, en tant qu’opérateur de ces projets dénoncés de longues dates par les populations locales, et aux décideurs publics français et russes qui en sont à l’origine ».

Depuis 2008, les Prix Pinocchio ont permis de dénoncer les mensonges de 33 multinationales françaises, faisant tomber les masques sur la réalité des pratiques de ces grands groupes économiques surfant allègrement sur la vague du développement durable pour accroître leurs profits. Le nombre sans cesse croissant de votes pour les prix Pinocchio prouve le soutien grandissant des citoyen-ne-s à la lutte contre l’impunité dont bénéficient aujourd’hui ces multinationales françaises en matière d’impact social et environnemental de leurs activités, un combat mené de longue date par les Amis de la Terre, le CRID et Peuples Solidaires.

Contact presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre – 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43