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Groupe localLes Amis de la Terre Paris2 avril 2014

Pollution de l’air : l’Ile-de-France est déjà hors la loi !

Paris, le 02 avril 2014 - Nous y sommes ! L'Ile-de-France est déjà en infraction avec la réglementation européenne sur la qualité de l'air ! Et nous ne sommes que le 2 avril, il reste encore quelque 273 jours d'ici la fin de l'année.

La station de mesure de l’A1 à Saint-Denis a atteint 36 dépassements le 29 mars, soit un de plus que les 35 autorisés.

Alors que nous venons d’élire nos conseils municipaux, nos élus héritent d’un cadeau empoisonné. Il est temps qu’ils prennent conscience de l’enjeu sanitaire et s’engagent à agir en conséquence. La lutte contre la pollution chronique implique de renforcer les transports en commun, de restreindre fortement la circulation automobile et de mettre en œuvre un dispositif d’information et d’alerte mobilisateur et cohérent.

Certains disent que le rôle des voitures est marginal. Ce ne sont pas du tout ce que disent les chiffres (voir ci-dessous). Ce n’est pas non plus ce qui dit Airparif : « plus on se rapproche des axes routiers, plus la part du trafic augmente pour atteindre près de 50 % à proximité directe des axes principaux », constatait Airparif le 19 mars [1]. Airparif aurait pu ajouter que ce n’est qu’à proximité du trafic que la réglementation européenne n’est pas respectée !

En revanche, les Amis de la Terre Paris ne peuvent qu’être d’accord avec Airparif quand il constate que « les mesures de diminution du trafic prises lors d’un épisode de pollution sont donc pertinentes ». Nous ajoutons que compte tenu de la pollution chronique supportée par les Franciliens la réduction progressive et permanente du trafic routier est un impératif sanitaire de premier plan. Les mesures de réduction de la pollution ne doivent pas se limiter aux pics de pollution.

Le trafic routier en première ligne

Pourquoi l’Ile-de-France (ainsi qu’une dizaine d’autres zones urbaines françaises) ne respecte pas la législation européenne, pourtant bien laxiste au regard des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ?

Les relevés officiels de la pollution de l’air des 23 stations franciliennes permettent de se faire une idée claire du problème [2]. En effet, la directive impose de ne pas dépasser plus de 35 fois par an et par station de mesure le seuil de 50 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air.

Que ce soit les stations rurales ou la plupart des 10 stations urbaines, protégés du trafic routier (dans des jardins publics, sur des toits d’immeubles, dans des quartiers abrités), les dépassements sont rares ou inexistants. Mais tout le monde n’a pas la chance d’habiter ou de fréquenter exclusivement ces endroits protégés…

Par contre, les 10 stations de trafic, placées à proximité du Périphérique, sur les Champs-Elysées, sur le Boulevard Haussmann, Place de l’Opéra, etc., présentent un bilan bien plus catastrophique. Au cours des neuf dernières années, seule une station est parvenue in extremis à respecter la directive européenne ! Ce miracle a eu lien en 2013 à Melun où le compteur est resté bloqué à 32.

A Paris, cette pollution impacte directement les piétons, les vélos, les automobilistes eux-mêmes et tous ceux qui travaillent ou résident à proximité de la circulation, sans compter de nombreuses écoles et crèches, ce qui concerne donc une majorité des Franciliens au quotidien. C’est pourquoi la directive européenne impose un certain nombre de mesures dans des lieux publics importants exposés au trafic.

On trouve aussi dans cette catégorie trois stations qui affichent presque tous les ans plus de 100 dépassements. Riverains de l’A1 à Saint-Denis, de la Porte d’Auteuil et de la Nationale 2 à Pantin, vous êtes au premier rang ! On trouve enfin un record hallucinant avec 236 dépassements le long de l’A1 en 2009 ! Il sera difficile d’aller chercher ce record, mais avec déjà 36 dépassements la station de Saint-Denis part sur de belles bases. En clair, le trafic est bel et bien responsable des infractions répétée à la législation européenne.

Contact : Claude Bascompte (président des Amis de la Terre Paris) : 06 81 20 12 35

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photo : Tijak sous licence Creative Commons