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Climat-ÉnergieFinance
14 octobre 2015

Ségolène Royal annonce la fin du charbon chez Engie, les associations demandent des garanties

Ce matin, la Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie Ségolène Royal, a annoncé qu'Engie (ex GDF Suez) allait programmer la fin de ses investissements dans les centrales à charbon.

Les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat, et Oxfam France, en attendant la confirmation officielle, ont rappelé dans un communiqué de presse les garanties nécessaires à une sortie rapide du charbon.

Ce matin, Ségolène Royal a annoncé sur RMC que “Engie va programmer la fin des investissements dans le charbon.” Elle a reconnu qu’il fallait être “logique”: “on ne peut pas d’un côté déplorer les effets catastrophiques du dérèglement climatique et de l’autre continuer d’investir dans les énergies fossiles“.

Pour l’heure, l’entreprise n’a pas officiellement communiqué ses intentions. Les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat et Oxfam France ont rappelé que, pour que cette annonce puisse réellement considérée comme un signal positif, alors des garanties doivent être apportées par l’entreprise:

  • L’annonce immédiate d’arrêt de tout projet de nouvelle centrale au charbon, quelque soit la technologie prévue, en particulier les 4 nouvelles centrales en planification dans le monde.
  • La fermeture immédiate des centrales à charbon les plus polluantes et les plus âgées.
  • La publication avant la COP21 d’un plan de sortie du charbon à horizon 2020, prenant en compte la reconversion des travailleurs du secteur. Les actifs existants doivent être fermés, et non pas revendus.

Les Amis de la Terre, qui soutiennent depuis des années la lutte des communautés affectées par ces projets sur le terrain, détaillent précisément la liste des projets concernés:

  • Les projets de centrales à charbon qui doivent arrêtés sont : la centrale d’Ada Yumurtalik (1320 MW) en Turquie, d’Oulan-Bator (415 MW) en Mongolie, de Mejillones (2 unités, 315 MW) au Chili, et de Pampa Sul (340 MW) au Brésil.
  • La centrale à charbon de Vado Ligure (Italie), pour laquelle un procès pourrait s’ouvrir mettant en cause la responsabilité de plusieurs dirigeants de l’entreprise dans la mort de plus de 400 personnes à cause de la pollution, doit être immédiatement fermée
  • La centrale d’Hazelwood, en Australie, qui est la 3e centrale la plus polluante au monde doit être immédiatement fermée

L’annonce de Ségolène Royal doit ainsi être accueillie avec prudence, et si Engie doit renoncer immédiatement au charbon, il s’agit bien de fermer ses centrales existantes, et non de les revendre à d’autres investisseurs. D’autre part, cela ne doit pas signifier la réorientation des activités de l’entreprise vers d’autres projets nocifs tels que les combustibles fossiles et notamment les gaz de schiste, le nucléaire, ou les grands barrages.

Depuis de nombreuses années, les communautés affectées par les centrales à charbon d’Engie luttent pour faire valoir leurs droits. Cette annonce intervient après la mobilisation très forte de la société civile, et notamment en France :

  • Actions directes visant l’entreprise organisées par les Jeunes Amis de la Terre, et notamment le concert improvisé mené devant Engie
  • Mobilisation en Afrique du Sud appuyée par Earthlife Africa et les Amis de la Terre contre le projet Thabametsi
  • Publication d’une étude avec l’ONG turque Iskenderun Environmental Protection Association et le Réseau Action Climat sur la centrale Ada Yumurtalik en Turquie
  • Publication d’un rapport avec Oxfam France sur les projets charbon d’Engie.

Contacts presse :

Malika Peyraut, Les Amis de la Terre, malika.peyraut@amisdelaterre.org, +33 6 88 48 93 68