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Finance
13 avril 2016

Après Swiss Leaks, bienvenue aux Panama papers

Un peu plus d’un an après le scandale SwissLeaks, HSBC est de nouveau épinglée pour ses activités dans les paradis fiscaux et judiciaires (PFJ). A ces côtés cette fois-ci, 365 banques et surtout la française Société Générale.

Or, pas moins d’un an après le scandale SwissLeaks qui avait mis à jour le système international de fraude fiscal et de blanchiment d’argent mis en place par HSBC, on ne peut que s’interroger sur ses pratiques monnaies courantes pour les riches de ce monde et surtout sur leur impunité sanctionnée par le mariage de connivence entre les élites économiques et politiques.

Car combien de scandales faudra-t-il pour que les gouvernements soient forcés d’adopter les mesures de transparence et de sanction indispensables pour faire cesser ces pratiques qui représentent un manque d’entre 40 et 6.0 milliards d’euros de recettes fiscales en France, un obstacle majeur au développement des pays du Sud et un facteur d’augmentation des inégalités ? Combien de chaises devront réquisitionner les citoyens en guise de contestation de cette injustice profonde ?

Les Panama Papers vont faire tomber des têtes. Peut-être même parmi les hauts dirigeants de Société Générale qui figure dans le top 5 des banques ayant créé le plus grand nombre de sociétés offshore par l’entremise de Mossack Fonseca en 1977 jusqu’en 2015 (979 pour être exact). Mais il faudra plus que des têtes pour faire cesser ses pratiques et celles de tous ceux qui ont recours au PFJ.

Car nous sommes loin de la repentance. La Société Générale ose ainsi affirmer que l’offshore n’est pas un vrai problème et que franchement, on l’embête pour pas grand-chose étant donné que cela ne représente que des « revenus marginaux » un peu plus d’un mois mois après que l’excellent rapport publié mi mars 2016 par le CCFD, Oxfam France et le Secours Catholique démontraient que ses activités dans les PFJ étaient les plus rentables des banques françaises.

Les législateurs ne doivent pas donner raison à ceux qui pensent que les mesures qui vont suivre ce scandale ne constitueront qu’un écran de fumée supplémentaire. Au contraire, ils doivent au plus vite adopter les mesures recommandées par ces organisations.

Et en attendant, pour nous clients, il ne reste qu’une chose à faire, changer de banque.

Pour (presque) tout savoir sur les banques françaises et les paradis fiscaux, lire le très bon rapport « En quête de transparence: sur la piste des banques françaises dans les paradis fiscaux » publié le 16 mars 2016 par le CCFD-Terre soliaire, Oxfam Frahnce et le Secours Catholique, en partenariat avec la plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires.