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Multinationales
9 novembre 2016

Des centaines d’activistes ripostent contre les traités de libre-échange !

A Bruxelles, plus de 500 activistes ont, pendant 3 jours de mobilisations intenses, exprimé avec originalité leur refus des traités de libre-échange TAFTA (ou TTIP) et CETA, menaces pour nos démocraties, nos protections sociales et notre environnement. Des activistes français y étaient, retour sur ces TTIP Game over.

Blocage de lieux institutionnels et de sièges de multinationales, prise de la place du Luxembourg pour la déclarer zone hors TTIP & CETA, riposte d’animaux contre la marchandisation du vivant, affichages spectaculaires, détournement de publicités, actions symboliques dénonçant le poids des lobbies : ce sont plus de 40 actions qui ont eu lieu à Bruxelles les 3, 4 et 5 novembre dans le cadre des TTIP Game Over. Cet appel international à actions de désobéissance civile visait à amplifier la lutte contre les traités de libre-échange et a ainsi rassemblé dans la capitale européenne des centaines de militants venus d’une dizaine de pays.

Selon Elise Ayrault, porte-parole d’Alternatiba, « pour nous qui prônons les alternatives locales contre le dérèglement climatique, ces traités vont à contre-sens de la transition écologique et sociale. Au lieu de soutenir le développement d’une économie locale et raisonnée ou de programmer la sortie des énergies fossiles, l’Union Européenne et le Canada continuent à défendre le libre-échange à tout prix, qui a pourtant fait la preuve de son échec et de ses effets destructeurs sur le climat et la justice sociale. A l’heure où tout le monde se félicite de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris pour la COP22, signer le CETA relève de la schizophrénie. Ce traité est clairement incompatible avec l’impératif de rester au plus près des + 1,5°C ! »

« Ces traités de libre-échange représentent également un danger inédit pour la démocratie au Canada et en Europe ! » rappelle Jessica Zeganadin d’ANV COP21. « Une multinationale pourra ainsi, à cause de l’instauration de tribunaux arbitraux au jugement biaisé, attaquer un État qui prendrait des mesures contraires à leurs intérêts. Face à ce déni de démocratie criant, face au mépris de la Commission Européenne et des chefs d’État qui passent en force sans consulter les populations sur le CETA, il est légitime et nécessaire que les citoyens passent à l’action pour lancer l’alerte. »

« Non seulement ces traités ouvrent la voie à l’importation massive de viande industrielle, mais au travers des mécanismes de coopération réglementaire et d’arbitrage sur les investissements, c’est en fait l’essentiel de nos normes et de nos droits qui sont potentiellement menacés », insiste Thomas Borrell des Amis de la Terre. « La promotion d’un modèle agricole et alimentaire alternatif ou la mise en oeuvre de politiques de transition énergétique se heurteront forcément aux intérêts des lobbys de l’industrie agro-alimentaire, des semences, des OGM, des pesticides ou des énergies fossiles comme les gaz de schiste. C’est maintenant au Parlement européen qu’il faut mener la bataille pour empêcher la ratification du CETA et ouvrir la voie à de nouvelles politiques commerciales, qui intègrent les préoccupations sanitaires et environnementales ».

Plus motivés que jamais par cette mobilisation inédite, les activistes réclament la tenue d’un réel débat démocratique avant toute signature de ces traités, et se donnent rendez-vous pour amplifier la mobilisation au Parlement Européen et dans les Parlements nationaux afin de faire rejeter le CETA et le TAFTA.