A l’occasion de la journée mondiale de l’environnement le 5 juin, les médecins interpellent les médias et le premier ministre François Bayrou afin que des mesures politiques soient prises pour réduire le taux de contamination des Français. Les Amis de la Terre demandent au gouvernement d’intégrer ces demandes dans le “Plan Engrais” annoncé lors du Conseil de Planification écologique du 31 mars dernier.

Le cadmium est un polluant qui touche particulièrement les Français car nous importons nos engrais phosphatés principalement du Maroc, dont les engrais sont très riches en cadmium. Si rien ne change, la teneur en cadmium de nos sols et donc de notre alimentation va continuer d’augmenter chaque année.

Réduire la teneur en cadmium des engrais n’est pas une solution. Tout d’abord  parce que les technologies de décadmiation des engrais sont difficilement transposables à échelle industrielle. Ensuite parce qu’importer des engrais plus faibles en cadmium depuis d’autres pays serait beaucoup plus coûteux financièrement en plus d’accroître notre dépendance envers des pays dont nous dépendons déjà trop pour l’import d’engrais azotés (Russie, Chine, Etats-Unis). Comme le préconise l’Anses, les mesures de prévention individuelles ne suffiront pas, et il faut agir à la source, c’est-à-dire au niveau des volumes et des types d’engrais qui sont épandus dans les champs. 

La solution structurelle pour agir sur le long terme est donc de réduire la consommation d’engrais chimique. Cette réduction ne peut se faire qu’avec l’accompagnement réglementaire, technique et financier des pouvoirs publics vers un changement de pratiques agricoles et alimentaires.

Nous appelons le gouvernement à profiter du “Plan engrais” sur lequel il travaille actuellement pour prendre les mesures qui s’imposent concernant notre intoxication au cadmium.

Pour Manon Castagné, chargée de campagne agriculture aux Amis de la Terre France : “Nous saluons la mobilisation des médecins sur le scandale sanitaire du cadmium, qui empoisonne l’alimentation des Français à travers l’usage massif d’engrais chimiques en agriculture. Seule une action conjointe de mesures sanitaires préventives et d’accompagnement des agriculteurs au changement de pratiques agricoles pourra amorcer un début de dépollution de notre environnement et donc de nos corps.”