Engrais chimiques : merci et au revoir !
Grand responsable de la crise climatique qui se cache derrière un système agricole destructeur de l’environnement, le secteur de l’agrochimie prospère en créant une véritable addiction aux engrais chimiques. Lutter contre les engrais chimiques, c’est lutter contre la crise climatique.
Contexte
La réalité du modèle agricole industriel est à chercher bien au-delà des pâturages et des cultures céréalières si caractéristiques du paysage français. Car aujourd’hui, l’agriculture se joue bien plus en amont et en aval, comme deux tranches de pain qui viendraient se refermer autour des paysan·ne·s. L’industrialisation de l’agriculture qui s’est développée à partir de l’après-guerre est caractérisée par des grands marqueurs qui agissent comme points de compression sur le monde paysan mais aussi sur l’environnement. Pesticides, engrais de synthèse, semences et technologies aliénantes sont autant d’éléments-clés de la Révolution si peu verte qui a vu le jour ces 70 dernières années au profit d’un productivisme caractérisé par une explosion des rendements agricoles. Ce système agricole et alimentaire industrialisé fait aujourd’hui face à l’enjeu incontournable des dérèglements climatiques auxquels il contribue fortement. Parmi les activités les plus polluantes se distinguent les engrais chimiques dont la France est le premier consommateur en Europe.
Problèmes
Demandes
Fixer un objectif de réduction des engrais de synthèse et le traduire par un plafonnement à l'hectare
Il est nécessaire d'assumer politiquement un objectif chiffré de réduction de la consommation des engrais azotés de synthèse, notamment en visant une réduction de 30% entre 2018 et 2030 à l'échelle française, et en l'inscrivant dans la prochaine Stratégie Nationale Bas Carbone. En parallèle, il faut décliner cet objectif sur les exploitations en fixant un plafonnement de l'azote (organique et de synthèse) à l'hectare.
Taxer les pollueurs
Les Amis de la Terre demandent une meilleure prise en compte, dans notre fiscalité, des pollutions engendrées par le recours aux engrais chimiques de synthèse : pollution de l’air, pollution de l’eau et contribution considérable aux dérèglements climatiques.
Une refonte de la Politique Agricole Commune
Cette refonte doit permettre une réelle transformation de notre système agricole et alimentaire vers une agroécologie paysanne. Nous soutenons des mesures fortes de soutien en faveur du redéploiement des cultures de légumineuses et de la généralisation de l'agriculture biologique pour retrouver un cycle naturel de l’azote.