Agriculture
Communiqué de presse22 mai 2025

Une taxe sur les engrais russes bienvenue mais qui échoue à protéger les agriculteurs face aux industriels

L’Union européenne sanctionne enfin le régime de Poutine en adoptant une taxe sur les engrais russes ce jeudi 22 mai. Depuis le début de l’agression russe en Ukraine, ce dernier a bénéficié d’au moins 1 milliard d’euros grâce aux taxes sur la vente de ces produits.

Les Amis de la Terre déplorent cependant que les arbitrages réalisés autour de cette taxe en fassent un cadeau pour l’industrie des engrais chimiques et un risque pour les agriculteurs. Les débats autour de cette mesure ont vu s’affronter d’un côté les lobbies des engrais, Fertilizers Europe et l’UNIFA, heureux d’affaiblir leurs concurrents russes, et de l’autre, des agriculteurs, dépendants de ces produits dans leurs pratiques agricoles et inquiets de l’impact de cette mesure sur le prix des engrais. 

Plusieurs options étaient envisageables pour permettre à l’Union européenne de sanctionner Poutine sans accroître l’insécurité économique des agriculteurs : affectation des recettes au  développement des engrais organiques, et engagement sur des mesures d’encadrement des prix en cas d’inflation par exemple. Néanmoins, les élus européens n’apportent aucune perspective sur cette question, laissant une fois de plus penser que les mesures progressistes dans le domaine agricole se font nécessairement au détriment des revenus des agriculteurs.

Les Amis de la Terre l’affirment une fois de plus : “La transition de l’agriculture française vers moins d’engrais chimiques ne pourra se faire sans accompagner économiquement et techniquement les agriculteurs dépendant de ces produits. La transition agroécologique sera sociale ou ne sera pas.