Nous exprimons notre ferme opposition à la Loi Duplomb, une proposition de loi qui menace de détruire des avancées cruciales en matière de protection de la santé humaine et de l’environnement, avancées acquises au prix de luttes acharnées depuis plus d’une décennie.

Cette loi, qui se présente comme une réponse aux besoins de l’agriculture intensive, est en réalité un recul inacceptable. Elle remet en cause des normes environnementales et sanitaires essentielles, tout en favorisant une agriculture qui privilégie la quantité au détriment de la qualité.

Les néonicotinoïdes, ces pesticides mortels pour les abeilles, sont à nouveau sur la table, alors même que leur interdiction avaient été un pas en avant vers la préservation de la biodiversité.

L’ANSES, l’agence qui veille à la sécurité des produits phytosanitaires, pourrait voir son indépendance menacée, tandis que l’Office Français de la Biodiversité, déjà sous-équipé, se verrait contraint de réduire son action.

Nous n’acceptons pas que la santé des citoyens et la protection de notre environnement soient sacrifiées sur l’autel de la compétitivité.

L’élevage industriel, dont les conséquences sur notre planète et le bien-être animal sont bien documentées, serait encouragé à croître sans aucune régulation. Les ressources en eau, précieuses et menacées, seraient détournées au profit d’une agriculture qui pollue et gaspille. Les zones humides, essentielles aux écosystèmes, seraient négligées, et la gouvernance de l’eau, qui devrait être un espace de dialogue et de concertation, serait affaiblie.

Il est important de rappeler que les agriculteurs eux-mêmes, loin d’être les bénéficiaires de cette loi, sont souvent les premières victimes des dérives de l’agriculture intensive. Une majorité d’entre eux reconnaît la nécessité d’une transition écologique, d’un changement de pratiques vers un modèle plus durable.

Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette fuite en avant. Les mots tels que « compétitivité » et « nourrir la Nation » ne doivent pas servir de prétexte pour justifier des décisions qui mettent en péril notre santé et notre environnement.

Nous appelons donc tous les parlementaires à refuser ce texte, à ne pas laisser l’intérêt de l’agriculture intensive primer sur celui des citoyens et de notre planète. Choisissons de nourrir, pas de détruire. Choisissons de protéger le vivant. Choisissons la vie !