
Mobilisations à Paris et à l’international contre le rôle de Perenco dans l’expansion fossile en RDC
Action dans le cadre de la Semaine d’Action Internationale contre les projets pétroliers en République Démocratique du Congo
Paris, le 26 juin 2025 – Dans le cadre de la Semaine d’Action Internationale contre les projets pétroliers en République Démocratique du Congo, la coalition Notre Terre Sans Pétrole (campagne menée par plus de 160 associations congolaises et internationales, soutenue par les Amis de la Terre France et Oil Change International), des militant·es de la campagne StopEACOP et des militants d’Extinction Rébellion se sont mobilisé·es ce matin à Paris devant le siège de l’entreprise pétrolière Perenco. Cette action s’ajoute à plus de cinquante mobilisations organisées dans 11 pays du monde entier pour dénoncer l’expansion des énergies fossiles en République Démocratique du Congo et l’oléoduc EACOP développé par TotalEnergies en Ouganda et Tanzanie.
L’exploitation des énergies fossiles s’accélère en RDC : le gouvernement congolais a mis en vente 52 nouveaux blocs pétroliers, pour un total de 124 millions d’hectares. Cela menace, d’après une analyse d’Earth Insight publiée le 20 juin 8,3 millions d’hectares d’aires protégées et 66,8 millions d’hectares de forêts. Les tourbières de la Cuvette Centrale sont aussi en danger, alors qu’elles stockent à elles seules 30 Giga tonnes de carbone – soit l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de CO₂. Les populations locales s’opposent à l’expansion pétrolière par le groupe Perenco, et dénoncent par la même occasion la construction du projet d’oléoduc EACOP en Ouganda, qui pourrait représenter un débouché pour l’exportation du pétrole extrait à l’Est de la RDC.
Les militant·es présent·es ont déployé deux banderoles : “Notre Terre Sans Pétrole” et “Solidarity with East Africa against EACOP”, et ont procédé à la lecture d’un témoignage d’un militant de RDC affecté par les projets pétroliers de Perenco.

Cette action vise particulièrement la très opaque entreprise pétrolière franco-britannique Perenco, opérant notamment à Muanda en RDC. Le groupe est accusé de préjudices environnementaux, d’atteintes aux droits humains et de violations du droit du travail dans la plupart des pays où il opère. Il a encore été mis en cause ce 21 juin dans un rapport accablant de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, qui dénonce des pollutions graves, la militarisation de zones forestières, l’exclusion sociale des femmes et jeunes, et des pratiques opaques. Ce rapport s’ajoute à une longue enquête de l’Environmental Investigation Agency qui révélait la responsabilité de Perenco dans une explosion et un incendie sur la plateforme offshore de Becuna, située dans le champ pétrolier de Tchatamba au large du Gabon. 6 travailleurs sont morts dans ce drame. Selon les rapports publics analysés par EIA, il s’agit de la catastrophe la plus meurtrière jamais survenue sur un puits géré par le groupe Perenco.
Par ailleurs, Perenco fait l’objet d’une action en justice en France engagée en 2019 par les associations Les Amis de la Terre France et Sherpa. Ces dernières demandent que la société française soit condamnée à réparer les préjudices écologiques qu’elle causerait en RDC, dans la région de Muanda.
Nous demandons l’arrêt immédiat de tous les projets fossiles en République Démocratique du Congo. Il est temps d’écouter les voix des communautés affectées, qui refusent de devenir des zones de sacrifice. Cette semaine d’action mondiale vise à mobiliser l’opinion publique internationale face à la destruction programmée des écosystèmes congolais, et à exiger des alternatives durables et justes.
Malgré les nombreuses interpellations de la société civile, les enquêtes et les actions en justice, Perenco essaie toujours d’échapper à ses responsabilités. Les associations restent mobilisées pour porter la voix de la société civile et rappellent que les profits de la famille Perrodo se font au prix de graves violations des droits humains et d’atteintes à l’environnement.
