Mozambique LNG : Société Générale et Crédit Agricole appelées à suivre le Royaume-Uni et à se retirer du projet
Selon le Financial Times, le gouvernement britannique serait sur le point d’annoncer son retrait de Mozambique LNG. Il était impliqué depuis 2020 dans ce méga-projet gazier de Total via son agence de crédit à l’exportation UKEF, à hauteur de 1,15 milliard de dollars.
Lorette Philippot, des Amis de la Terre France, réagit :
« C’est la décision juste et courageuse que nous attendions du gouvernement britannique, alors que Mozambique LNG est une bombe climatique au cœur de graves allégations de crimes contre les civils. C’est une victoire déterminante pour la société civile qui se mobilise au Mozambique, au Royaume-Uni, en France et à travers le monde pour empêcher ce projet catastrophique.
Nos regards se tournent désormais vers Société Générale et Crédit Agricole, qui se contentent de se cacher derrière un contrat signé il y a des années et avant de multiples révélations de violations des droits humains. La UKEF a montré le seul exemple à suivre, les banques françaises doivent désormais choisir leur camp. »
Daniel Ribeiro, des Amis de la Terre Mozambique, déclare :
« Cette décision du Royaume-Uni montre qu’il n’est jamais trop tard pour corriger une erreur. L’exploration gazière dans le nord du Mozambique a été associée à de nombreuses violations des droits humains. Les communautés locales en ont fait les frais, perdant leurs moyens de subsistance et leurs terres au profit du projet. De plus, ce projet est une bombe carbone qui aura un impact sur l’un des écosystèmes les plus préservés d’Afrique.
Espérons que d’autres bailleurs de fonds réfléchiront à la réalité de ce projet et feront passer les droits des populations avant les profits. »
Adam McGibbon, de Oil Change International, ajoute :
« Keir Starmer et son gouvernement ont pris la bonne décision en refusant de financer le projet Mozambique LNG, qui constitue une catastrophe sur le plan des droits humains et de l’environnement. Engager l’argent des contribuables britanniques pour permettre la réalisation de ce projet était une décision imprudente de la part du gouvernement précédent, qui aurait enfreint la politique britannique de ne pas financer de projets liés aux énergies fossiles à l’étranger. Starmer a désormais corrigé cette erreur.
Il est temps que les autres bailleurs de fonds – des gouvernements comme ceux des Pays-Bas, des États-Unis, de l’Italie et du Japon, ainsi que des bailleurs de fonds privés comme Société Générale et Crédit Agricole – se retirent également et mettent fin à ce projet cauchemardesque pour toujours. »