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Climat-ÉnergieFinance
11 décembre 2017

Société Générale vraiment à la traîne sur les énergies fossiles extrêmes

Trois jours avant le Climate Finance Day, Société Générale a annoncé des restrictions de ses financements aux énergies fossiles. Si les mesures annoncées le jour d'avant par Crédit Agricole sont cosmétiques, celles prises par Société Générale relèvent encore plus du fond de teint.

Société Générale a annoncé un “désengagement du secteur des sables bitumineux dans le monde et du pétrole en Arctique”.

Décryptage des annonces de Société Générale

  • Société Générale ne s’engage que sur les financements de projets et non sur les financements aux entreprises pourtant cruciaux pour cette indiustrie.
  • Mais l’engagement sur les sables bitumineux ne couvre que les projets de production et non les 3 pipelines de sables bitumineux prévus outre-Atalntique: Keystone XL de TransCanada, qui a été relancé par l’administration Trump une semaine après son arrivée au pouvoir, le Line 3 d’Enbridge, et le TransMountain de Kinder Morgan.
  • L’analyse des infrastructures existantes par rapport à la production actuelle démontre que la construction de ces pipelines conduirait à une augmentation de la production de sables bitumineux en Alberta.
  • Concernant l’Arctique, l’exploration et l’exploitation en Arctique ne sont pas financés par des financements de projets mais par des soutiens financiers aux entreprises.

Société Générale annonce également qu’elle “conditionnera son soutien aux entreprises du secteur Pétrole et Gaz à la mise en œuvre, ou à un engagement de mise en œuvre, de mesures de limitation du brûlage en torchère continu et des émissions de méthane, et aux entreprises utilisant les techniques de fracturation hydraulique à la mise en œuvre, ou à un engagement de mise en œuvre, des meilleures pratiques Environnementales & Sociales, en ligne avec les Règles d’Or de l’AIE.”1 Autrement dit, Société Générale ne reconnaît l’impact du gaz sur le climat et nie la science climatique qui nous informe que toute nouvelle infrastructure d’énergies fossiles est incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Enfin, “le Groupe s’engage à renforcer, partout dans le monde, ses standards sur le respect des droits des populations autochtones, en ligne avec les standards internationaux”. En ne s’engageant pas à ne pas financer les nouveaux projets de pipelines de sables bitumineux et les entreprises qui les portent, Société Générale rate une opportunité de vraiment se prémunir de complicité dans les violations des droits des populations autochtones dont ces projets sont responsables.

Nous sommes très loin d’un désengagement du secteur des sables bitumineux dans le monde et du pétrole en Arctique. Concernant le secteur du gaz, celles-ci sont tout simplement scandaleuses et démontrent un manque de connaissance ou pire un mépris des objectifs climatiques adoptés à Paris et des populations impactées par l’industrie gazière.

Lucie PINSON

En ne ciblant pas les vrais canaux de financement de ces industries ni les projets de toute la de valeur, Société Générale peut toujours soutenir le développement des sables bitumineux et des forages en Arctique.

Lucie Pinson
Chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre