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Climat-ÉnergieFinance
6 avril 2017

BNP Paribas se distance du Dakota Access Pipeline mais soutient toujours le terminal d’exportation de gaz de schiste Texas LNG

BNP Paribas a annoncé hier avoir vendu sa part de 120 millions de dollars dans le prêt général du très controversé oléoduc Dakota Access Pipeline aux Etats-Unis. Les Amis de la Terre France dénoncent une annonce symbolique, qui arrive après que la banque ait participé au dernier versement pour le projet.

BNP Paribas a annoncé hier avoir vendu sa part de 120 millions de dollars dans le prêt général de 2,5 milliards de dollars au très controversé oléoduc Dakota Access Pipeline (DAPL) aux Etats-Unis. Les Amis de la Terre France et ANV-COP21dénoncent une annonce symbolique, qui arrive après que la banque ait participé au dernier versement pour le projet, et rappellent que derrière le DAPL se cachent de nombreux autres projets d’énergies fossiles dangereux pour le climat et les populations autochtones, à commencer par Texas LNG, un projet de terminal d’exportation de gaz de schiste soutenu aujourd’hui par BNP Paribas uniquement.

BNP Paribas a annoncé hier avoir vendu sa part de 120 millions de dollars dans le financement de projet de 2,5 milliards de dollars au très controversé oléoduc Dakota Access Pipeline (DAPL) aux Etats-Unis (1), une décision bien tardive puisqu’elle arrive après le dernier versement au projet. De plus, si la banque dit ne plus être exposée au DAPL, il n’en est rien. Contrairement à d’autres banques, comme ING notamment, BNP Paribas n’a pas revendu ses parts dans les prêts aux entreprises actives dans le projet (2). Dernier facteur aggravant pour la banque, elle a même accordé fin mars 2017 un nouveau financement à Energy Transfer Equity, la principale entreprise derrière le DAPL (3).

« Si BNP Paribas voulait réellement protéger les droits des populations autochtones aux Etats-Unis, elle appliquerait une tolérance zéro vis-à-vis des entreprises responsables des graves violations des droits humains qui ont été commises à l’encontre des opposants au projet en les excluant de tout futur soutien et elle s’engagerait à respecter le principe international du consentement libre, préalable et informé des populations autochtones dans tous les projets qu’elle soutient » commente Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée des Amis de la Terre France.

On en est loin. Si BNP Paribas est aujourd’hui ciblée par de nombreuses actions de la société civile, en France et outre-atlantique (4), elle l’est notamment en raison de son soutien à un autre projet américain d’énergies fossiles pour lequel la tribu amérindienne Carrizo/Comecreduo n’a pas non plus été consultée : Texas LNG, un projet de terminal d’exportation de gaz de schiste, situé aux Etats-Unis (5).

« Dakota Access Pipeline a permis à un nombre important de gens de prendre conscience des risques pour le climat mais aussi pour les populations autochtones des projets de pipelines et de terminaux d’énergies fossiles prévus aux Etats-Unis car ce projet n’est que l’arbre qui cache la forêt. Après DAPL et Keystone XL, les terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié comme Texas LNG pourraient à leur tour être accélérés par l’administration Trump. Dès maintenant, nous devons donc nous mobiliser pour couper les financements à l’ensemble de ces projets » poursuit Pauline Boyer, porte-parole d’ANV-COP21.

L’aggravation de la crise climatique et la complicité dans des violations des droits humains sont deux des trois chefs d’accusation portés à l’encontre de BNP Paribas par les Amis de la Terre France et ANV-COP21. Alors que se tiendra mardi 11 avril le procès de Florent Compain, président des Amis de la Terre France poursuivi par la banque pour avoir participé à une réquisition citoyenne de chaises avant la COP21 (6), le collectif des Faucheurs de chaises appellent à un rendez-vous 16 boulevard des Italiens pour à leur tour mettre BNP Paribas sur le banc des accusés.

Contacts:

Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée, les Amis de la Terre France, lucie.pinson@amisdelaterre.org, 0679543715

Pauline Boyer, porte-parole d’ANV-COP21, 0643830509

Notes
1

https://investir.lesechos.fr/actions/actualites/bnp-paribas-s-est-retire-du-projet-controverse-dakota-access-1661038.php http://www.foodandwaterwatch.org/news/who%27s-banking-dakota-access-pipeline ; http://www.banktrack.org/project/dakota_access_pipeline#popover=financiers

2

https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1276187/000127618717000034/ex101revolvingcreditagreem.htm

3

Voir la liste des entreprises actives dans DAPL : http://www.banktrack.org/project/dakota_access_pipeline#popover=companies

4

BNP Paribas était ciblée dans le cadre de Breakfree par Save RGV from LNG et la tribu Carrizo/Comecrudo dans la Vallée du Rio Grance, puis par Rainforest Action devant sa filiale Bank of the West aux Etats-Unis à San Francisco fin mars, deux actions qui demandaient à BNP Paribas de se retirer de Texas LNG.

5

Voir le rapport « BNP Paribas exporte le chaos climatique » publié par les Amis de la Terre France, Rainforest Action Network et Save RGV from LNG le 1er mars 2017. https://www.amisdelaterre.org/Gaz-de-schiste-un-nouveau-rapport-accuse-BNP-Paribas-d-exporter-le-chaos.html

6

Une action non violente qui visait à exposer le rôle de la banque dans l’évasion fiscale et alerter sur le manque de financements à la transition sociale et écologique.