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Climat-ÉnergieFinance
31 août 2015

Climat: la rentrée manque de classe

A la veille de la rentrée des classes, les Amis de la Terre reviennent sur le bilan climatique du gouvernement et des acteurs français au cours de ces derniers mois. Reculades, manque de volontarisme et poursuite d'investissements nocifs dessinent un tableau bien sombre à trois mois de la 21e Conférence climat de l'ONU.

Le dossier « Charbon : la rentrée manque de classe » des Amis de la Terre dresse la liste des engagements charbon qu’ils attendent d’ici à la COP21 et sur lesquels la sincérité du gouvernement, des entreprises d’État et des banques sera notamment jugée.

Après un été marqué par des provocations, du projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure en passant par l’aéroport de Notre-Dame des Landes et l’éviction de la ferme des Bouillons, la rentrée du gouvernement pourrait être celle du renoncement de la France à tenir son rôle de pays hôte et à montrer l’exemple vers la fin des soutiens publics aux énergies fossiles. « Fin juillet 2015 François Hollande reconnaissait qu’il fallait laisser plus de 80 % des ressources fossiles dans le sol. Pourtant, le Président de la République n’a toujours pas imposé à son gouvernement l’application immédiate de son unique engagement dans cette direction , celui de mettre fin aux soutiens de la Coface au charbon. A trois mois de la COP21, on ne peut que douter de sa sincérité à négocier un accord ambitieux sur le climat en décembre.  » constate Lucie Pinson, des Amis de la Terre.

Le dossier « Charbon : la rentrée manque de classe », accompagné d’une publication des cahiers de vacances des entreprises et banques françaises, dresse l’état des lieux des soutiens publics et privés au charbon. Et le constat est grave : malgré quelques avancées, en particulier l’abandon de projets charbon en Pologne, Serbie et Afrique du Sud par Engie et EDF et la fin des financements aux mines de charbon par Crédit Agricole, aucune banque privée et entreprise dans laquelle l’Etat est actionnaire, ne s’est engagée à mettre un terme à tout soutien à ce combustible le plus émetteur de CO2. Pire, de nouvelles centrales pourraient voire le jour, en Turquie et Mongolie de la part d’Engie, ou en Croatie avec le soutien climaticide de Crédit Agricole.

Les Amis de la Terre ne se résignent pas devant l’absence d’amorce vers la fin des énergies fossiles. Dans la nuit de dimanche à lundi, les mauvais élèves ont vu à Paris leurs parvis marqués de sabliers, symbolisant l’urgence climatique et la nécessité à agir. Les sièges de la BNP Paribas, de la Société générale, du Crédit agricole, d’EDF et d’Engie ont ainsi été visés, rappelant que la société civile attend de leur part des engagements atteignables en matière de charbon d’ici à la COP21. A 13h15, lundi 31 août, une mobilisation inter-associative reviendra sur les manquements du gouvernement et rappellera également l’urgence à agir.

« Aujourd’hui, la sidération et la schizophrénie du gouvernement et des acteurs privés face à la crise climatique sont préoccupants. Les changements climatiques, eux, font déjà des millions de victimes. Notre responsabilité citoyenne est de montrer notre détermination à agir, et faire en sorte que la France soit à la hauteur de l’enjeu pendant la COP21 » explique Malika Peyraut, des Amis de la Terre. La Fédération des Amis de la Terre se bat ainsi pour la justice climatique et une transition juste pour les populations du Nord comme du Sud, basée sur la réduction de la consommation, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables entre les mains des citoyens.

Ci-joint : « Charbon : la rentrée manque de classe », dossier d’analyse


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