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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse29 avril 2019

Assemblées générales de SCOR et d’AXA : de nouvelles mesures bienvenues mais insuffisantes pour le climat

Vendredi 26 avril. AXA et SCOR ont annoncé à leurs assemblées générales de nouvelles restrictions de leurs soutiens au charbon. Ils répondaient à des questions posées par les Amis de la Terre France dans le cadre de la campagne Unfriend Coal.

Les Amis de la Terre saluent ces pas en avant mais déplorent une ambition bien en-deçà des efforts sans précédents que les scientifiques du GIEC appellent à faire pour limiter la hausse de la température du globe à 1,5°C.

Lucie Pinson, référente de la campagne Finance privée des Amis de la Terre France et coordinatrice européenne de la campagne Unfriend Coal a assisté mercredi 24 avril et vendredi 26 aux assemblées générales des (ré)assureurs français AXA et SCOR pour les appeler à intensifier leur action contre le changement climatique et à s’engager à aligner leurs activités avec une trajectoire 1,5°C en planifiant l’arrêt total de leurs soutiens au charbon d’ici 2040.

SCOR s’est engagé à ne plus réassurer directement de nouvelles centrales à charbon. Cette décision, qui arrive après une décision similaire de Swiss Re et Munich Re en 2018 et de Hannover Re il y a quelques jours implique que les réassureurs représentant 50 % des primes non-vie au niveau mondial ont maintenant adopté des restrictions sur les nouveaux projets de centrales et mines de charbon.

AXA s’est engagé à appliquer sa politique de désinvestissement adoptée en 2017 à tous les actifs de tiers gérés par AXA IM d’ici la fin de l’année et s’est engagé à considérer un renforcement de son exclusion des développeurs de centrales au charbon. Aujourd’hui, le critère d’AXA sur l’exclusion de ces entreprises ne couvre pas les entreprises prévoyant autant de nouvelles capacités charbon que celles existantes en Inde et Afrique du Sud.

Toutefois, aucun ne s’est engagé à suivre l’exemple d’Allianz et à éliminer progressivement d’ici à 2040 tout soutien, côté souscription et investissements, au charbon, conformément à la science climatique et aux objectifs de l’Accord de Paris. Alors que SCOR s’est justifié en déclaré que  » les combustibles fossiles sont nécessaires au développement des pays du sud », AXA a déclaré que  » nous ne pourrions pas vivre sans combustibles fossiles « .

Lucie Pinson commente :

« Les décisions de SCOR de ne plus réassurer de nouvelles centrales à charbon et d’AXA d’appliquer ses politiques aux actifs gérés pour tiers sont de bonnes nouvelles pour le climat. Cependant, nous aurions souhaité qu’AXA ne considère pas uniquement un renforcement de ses exclusions côté investissement des entreprises qui développent de nouvelles centrales à charbon, mais aussi qu’il se penche sur leur exclusion côté souscription. Enfin, il est scandaleux d’entendre ces deux gestionnaires du risque affirmer que nous ne pouvons pas organiser progressivement la sortie des énergies fossiles alors que c’est bien le développement et le futur de l’humanité qui sont menacés par leur poursuite ».