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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse28 mars 2018

Rapport : Les financements fossiles des banques repartent à la hausse pour atteindre 115 milliards de dollars en 2017

Montreuil, mercredi 28 mars 2018 – Un rapport publié aujourd’hui par 56 ONG révèle que les financements des banques aux énergies fossiles les plus polluantes ont augmenté de 11% entre 2016 et 2017 pour atteindre 115 milliards de dollars. Dans ce classement des mauvais élèves, Société Générale bat de tristes records : elle décroche en 2017 la place de première banque au monde à financer les projets d’exportation de gaz de schiste liquéfié en Amérique du Nord.

Le rapport “Banking on Climate Change: Fossil Fuel Finance Report Card 2018” publié ce matin par Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Sierra Club, et Honor The Earth, et soutenu par 50 organisations dont Les Amis de la Terre France [1], révèle que 2017 marque un recul des banques internationales face aux impératifs climatiques. Alors qu’en 2016, au lendemain de la signature de l’Accord de Paris, on observait une nette baisse des soutiens des grandes banques internationales aux énergies fossiles les plus polluantes, l’année achevée atteste d’un nouvel essor de ces financements, qui ont augmenté de 11% atteignant 115 milliards de dollars.

Le rapport analyse les soutiens sous forme de prêts et d’actions et obligations émis par les 36 plus grandes banques internationales au profit des 30 plus grosses entreprises actives dans chacun des secteurs suivants : les sables bitumineux, les forages en Arctique et en eaux profondes, les mines et centrales de charbon, l’exportation de gaz liquéfié [2].

Si le montant global des financements des banques françaises à ces secteurs n’a pas augmenté, les 5,4 milliards de dollars de soutiens accordés en 2017 par Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole les placent toujours dans les 25 premières banques internationales.

Alors que BNP Paribas voit ses financements baisser et recule de 7 places, Société Générale s’impose, avec plus de 7,2 milliards de dollars entre 2015 et 2017, comme la première banque française soutenant le développement des énergies fossiles les plus polluantes. Elle se distingue tout particulièrement par ses soutiens aux projets d’exportation de gaz liquéfié : Société Générale a été l’année dernière la première banque dans le monde à soutenir cette industrie en Amérique du Nord, en la finançant à hauteur de plus de 1,1 milliard de dollars.

Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, commente : “Les chiffres dévoilés dans ce nouveau rapport sont tout simplement effarants. Alors qu’il y a seulement quelques semaines nous dénoncions le rôle central joué par Société Générale aux Etats-Unis dans l’exportation de gaz de schiste vers l’Europe [3], nous apprenons aujourd’hui que ses financements dépassent ceux de tous les mastodontes de la finance nord-américaine. Ces projets de gazoducs ou de terminaux méthaniers posent pourtant des risques incontestables et irréversibles pour le climat, ainsi que pour les communautés et écosystèmes locaux”.

“Encore une fois, BNP Paribas et Société Générale sont renvoyées dos à dos. La première n’est pas toute blanche, avec des financements conséquents aux entreprises qui continuent de forer en Arctique et en eaux ultra profondes [4]. Néanmoins, ses financements généraux baissent de plus de 17% entre 2016 et 2017, alors que ceux de Société Générale pour les seules entreprises d’exportation de gaz liquéfié augmentent de plus de 30%. La trajectoire de Société Générale est très inquiétante et démontre sa complète négation des impératifs climatiques. Elle doit au plus vite changer de cap et suivre la voie tracée par BNP Paribas [5] en renonçant à financer la production et l’exportation de gaz de schiste”, poursuit Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre.