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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse11 juin 2018

Société Générale marque l’arrêt de ses soutiens à la centrale à charbon de Punta Catalina en République dominicaine

Le lundi 11 juin 2018, à Montreuil – Deutsche Bank, Société Générale, ING, Banco Santander et UniCredito ont annoncé la suspension définitive de leur prêt accordé en 2015 pour la construction de la centrale à charbon de Punta Catalina en République dominicaine. Les Amis de la Terre et ses partenaires saluent cette décision, qui fait suite à un énorme scandale de corruption et à plusieurs années de mobilisations des ONG contre le projet, en Europe et en République dominicaine.

Jeudi 24 mai 2018, Christian Sewing, directeur exécutif de Deutsche Bank, a annoncé à l’occasion de l’Assemblée générale à Francfort de la banque allemande que l’extension du prêt de 632,5 millions de dollars accordé en mai 2015 au gouvernement dominicain avait été refusée [1]. Cette annonce signe l’arrêt du financement de Deutsche Bank, Société Générale, ING, Banco Santander et UniCredito – membres d’un même consortium de banques – à la construction de la centrale à charbon de 770 MW de Punta Cataline en République dominicaine.

Les Amis de la Terre, BankTrack, Urgewald, Re:Common et le Comité National de Lutte contre les Changements Climatiques dominicain saluent cette décision dans un déclaration commune publiée ce matin [2]. C’est une victoire que célèbrent aujourd’hui les organisations de la société civile, mobilisées depuis plusieurs années pour que les banques européennes se retirent du prêt [3].

La campagne des ONG s’est intensifiée lorsqu’a éclaté le gigantesque scandale de corruption d’Odebrecht [4]. En décembre 2016, le géant du BTP brésilien responsable de la construction de la centrale à charbon, avouait devant le tribunal de New York avoir surévalué le coût de certains projets et avoir versé des pots-de-vin à hauteur de millions de dollars à des fonctionnaires pour obtenir des contrats en République dominicaine entre 2001 et 2014 [5]. L’affaire court toujours alors que s’est ouvert la semaine dernière en République dominicaine le procès qui statuera sur les allégations de corruption dans le cadre du projet Punta Catalina.

Après avoir été interpellées à plusieurs reprises par Les Amis de la Terre et leurs partenaires, les banques du consortium avaient dans un premier temps suspendu les versements pour ce prêt. Ce sont 253,8 millions de dollars qui ont à ce jour été perçus pour la construction de la centrale, soit 40% du montant total du prêt. S’il était avéré qu’Odebrecht a eu recours à des actes de corruption pour obtenir le contrat de construction de Punta Catalina, Société Générale et les autres pourraient exiger un remboursement des capitaux déjà engagés.

Pour Lorette Philippot des Amis de la Terre : « Les controverses à répétition qui minent depuis des années ce projet de centrale à charbon ont au moins su rappeler aux banques que soutenir l’expansion de cette industrie ultra polluante ne peut se faire sans préjudice moral et financier. Malheureusement, si en sortant de Punta Catalina Société Générale marque l’arrêt des soutiens directs des banques françaises au secteur du charbon, celles-ci appuient toujours le développement de nouvelles centrales, via leurs financements aux entreprises. Nous les appelons à réviser de toute urgence leurs politiques, afin d’aligner leurs pratiques avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris ».