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Climat-ÉnergieFinance
16 janvier 2017

Corruption et émissions en République Dominicaine pour Société Générale

Société Générale finance un projet de centrale à charbon en République Dominicaine, Punta Catalina. Non seulement extrêmement polluant, son promoteur est au coeur d'un énorme scandale de corruption en Amérique latine. L'organisation dominicaine CNLCC, les Amis de la Terre France, BanKtrack et urgewald appellent la Société Générale et les autres banques impliquées dans le projet à s'en retirer immédiatement.

Estimé à 2 milliards de dollars, le projet de Punta Catalina, situé en République Dominicaine, comprend non seulement deux unités charbon de 385 MW mais aussi la construction d’un terminal charbonnier de 80 000 tonnes, incluant l’intégralité des infrastructures nécessaires – convoyeurs, système de refroidissement
et de traitement des eaux, et sous-station électrique.

Société Générale est une des 5 banques impliquées dans le projet, avec Deutsche Bank, ING, Santander, UniCredit et Deutsche Bank. Déjà 320 millions de dollars ont été versées au projet, sur les 632,5 millions de prévus.

Pourtant, le projet viole toutes les politiques sectorielles sur les centrales à charbon adoptées par Société Générale depuis la première en 2011. Toutes mentionnent que Société Générale ne finance pas de centrales avec une efficacité énergétique de moins de 38%. Or, de technologie sous-critique, une des plus polluantes qui existent, Punta Catalina aurait une efficacité énergétique de 36,53%.Ce taux exclut le projet des financements de nombreux acteurs financiers publics et privés, et normalement….de ceux de Société Générale aussi.

La centrale de Punta Catalina émettra 6,34 millions de tonnes de CO2 par an. Non seulement elle
émettra bien plus que les deux centrales alimentées au fioul lourd qu’elle remplacera mais elle
augmentera de 20% les émissions par habitant du pays. Elle dégradera et non améliora le mix
énergétique du pays en faisant passer la part de charbon de 14%25 à 40% de l’électricité produite.

Truqué d’irrégularités depuis son début, le projet est aujourd’hui au coeur d’un gigantesque scandale de corruption en Amérique latine. L’entreprise brésilienne Odebrecht qui a gagné l’appel d’offres – alors que sa proposition était deux fois plus chère que celles de ses concurrents – aurait pendant des années versé des pots de vins en échange de contrats dans 12 pays de la région, y compris en République dominicaine. Une enquête est aujourd’hui en cours portant sur les 92 millions de dollars de pots de vins qu’aurait versé Odebrecht à des intermédiaires et des officiels dominicains entre 2001 et 2014.

Société Générale, Deutsche Bank, ING, Santander, et UniCredit on déjà versé 320 millions de dollars sur les 632,5 millions promis. L’organisation dominicaine CNLCC, les Amis de la Terre France, BanKtrack et urgewald appellent la Société Générale et les autres banques impliquées dans le projet à adopter une politique « zéro tolérance » face à un tel cas de corruption et à se retirer immédiatement de ce projet qui menace le climat et les populations dominicaines.

Plus d’informations sur le projet de Punta Catalina dans le dossier ici et à télécharger ci-dessous.

Téléchargez les lettres envoyées à Société Générale et leur réponse ci-dessous.

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