2022-01-10-audience-grandpuits-PJC-cour-dappel-administrative-basile-mesre-barjon-7928
photo prise à Paris le 10/01/22 par Basile Mesré-Barjon. Tous droits réservés
Climat-Énergie
10 janvier 2022

Emploi et climat : action contre le greenwashing de Total

Sous le mot d’ordre “Total : emplois, climat, sécurité ; destruction à tous les étages”, raffineurs et écologistes ont mené une action pour dénoncer les défaillances de sécurité de la reconversion imposée par Total pour la raffinerie de Grandpuits et réaffirmer leur union pour une transition juste du secteur pétrolier.

Les écologistes en soutien aux raffineurs de Grandpuits

En septembre dernier, suite au rejet par le Tribunal administratif de Melun de leur recours concernant le PSE dans le cadre de la reconversion de la raffinerie de Grandpuits, le CSE et la CGT Total Grandpuits ont décidé de faire appel. Ce matin avant l’audience en appel, les associations et organisations membres de Plus Jamais ça ont à nouveau exprimé leur totale solidarité avec les raffineurs de Grandpuits.

Une action pour soutenir une transition juste

Une vingtaine de militants et porte-paroles des Amis de la Terre France, de Greenpeace, de la Confédération Paysanne et d’Attac étaient présents aux côtés de 5 raffineurs et de leurs avocates. Des banderoles ont été déployées, sur lesquelles ont pouvait lire : “Total : emplois, climat, sécurité ; destruction à tous les étages”, “Raffineurs et écolos unis”, ou encore “Pour une transition juste”. Sur place, différents porte-paroles ont rappelé les destructions engendrées par le plan de reconversion voulu par Total pour Grandpuits : 700 suppressions de poste, des activités polluantes maquillées en “vert”, des risques industriels mettant en danger les travailleurs.

Des enjeux déterminants pour l’avenir

La mobilisation des raffineurs de Grandpuits et des organisations de Plus Jamais Ca ne faiblit pas. Il se joue en effet autour de la reconversion de la raffinerie de Grandpuits des enjeux déterminants pour l’avenir : quelle transition voulons-nous pour le secteur pétrolier et parapétrolier en France ? Peut-on accepter qu’au nom d’une pseudo transition une multinationale pratique la casse sociale faisant de l’emploi des salariés une simple variable comptable ? Peut-on accepter que les salariés soient exclus de la transformation industrielle dans les entreprises ? Peut-on accepter la production d’agrocarburants consommatrice de terres fertiles et d’intrants chimiques alors que la production alimentaire impactée par le changement climatique nous impose une protection des terres agricoles et une transition vers des pratiques plus écologiques ?

Total et son greenwashing

A Grandpuits, le pétrolier français Total démontre que la transition laissée aux mains des multinationales de l’énergie est un dangereux échec. Total a conscience des dégâts qu’elle génère depuis les années 1970 et n’a rien fait pour y remédier. Alors, pour le groupe, la reconversion de ses raffineries n’est qu’une nouvelle opportunité de se donner une image plus verte tout en assurant la continuité de ses activités polluantes qui consistent principalement à extraire toujours plus d’énergies fossiles à travers le monde. La transformation de Grandpuits ne veut pas dire que TotalEnergies prévoit de moins raffiner et vendre de carburant, juste que ces activités seront délocalisées là où les salaires et les normes sont moins exigeantes

Une situation tendue autour de Grandpuits

Face à ce modèle inacceptable, une transition juste, par et pour les travailleurs du secteur est nécessaire et urgente. Raffineurs et associations défendent un plan de transition réellement juste et écologique pour le site de Grandpuits avec zéro suppressions d’emplois et travaillent à l’élaboration d’un plan de reconversion alternatif en collaboration avec la CGT Grandpuits.

Sur le territoire de Grandpuits, les conséquences du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) se font déjà durement sentir. 91 salariés ont déjà quitté le site. Avec eux partent leur famille (on comptabilise au moins 80 enfants) avec des conséquences sur les écoles et les commerces.

A cela, il faut ajouter les risques industriels induits par le plan de reconversion de la raffinerie, qui dans une logique d’économie, supprime des postes de pompiers raffineurs et sous-estime les effectifs nécessaires pour les nouvelles activités, mettant en danger les travailleurs. Ces réductions d’effectifs impactent les conditions de travail et la capacité des travailleurs à réagir en cas d’accidents industriels (incendie, d’explosion ou fuite). Cette situation est d’autant plus grave que la raffinerie Grandpuits reste un site SEVESO seuil haut, voisin de l’usine chimique BOREALIS, qui produit les mêmes fertilisants que l’usine d’AZF.

Face à cette fausse transition imposée par Total, qui fait courir tous les risques aux travailleurs, aux populations, au climat et à l’environnement, notre détermination reste intacte.