Fin des soutiens financiers à l’exploitation des énergies fossiles à l’étranger
Lettre ouverte aux députés de Côte-d'Or : Grâce à vos votes, ne laissons pas la France s'aligner sur une hausse des températures de + 4° ou + 5°C
à l’attention de Mesdames et Messieurs les députés de Côte-d’Or
M Rémi Delatte
Mme Yolaine de Courson
M Didier Martin
Mme Fadila Khattabi
M Didier Paris
Copie aux médias
Objet : Fin des soutiens financiers à l’exploitation des énergies fossiles à l’étranger
Mesdames et Messieurs les député.e.s
Nous sommes en 2020 et l’Etat français soutient toujours financièrement l’extraction des énergies fossiles dans le monde, de l’Arctique (1) au Mozambique (2-3) en passant par le Yémen (4), et bien loin de l’Accord de Paris.
Ce 12 octobre, le gouvernement a remis au Parlement un rapport sur la décarbonation des financements export de la France.
Ce “Plan Climat”, présenté par le gouvernement comme “ambitieux”, propose de soutenir financièrement de nouveaux projets pétroliers jusqu’en 2025 et gaziers jusqu’en 2035.
Des financements à l’export ?
Les garanties à l’exportation sont des outils qui permettent d’aider financièrement les entreprises actives sur le sol français à exporter. En bref, l’État se porte garant de prêts octroyés par des banques commerciales pour des transactions à l’étranger, via la filiale Assurance Export de Bpifrance. Si il y a un problème, c’est le contribuable qui indemnise la banque, pas l’entreprise. Ce type de subvention publique permet de dérisquer des projets qui pourraient ne pas voir le jour sans le concours de la puissance publique, mais aussi aux entreprises d’emprunter moins cher auprès des banques. Depuis 2016, Bpifrance a repris pour le compte et sous le contrôle de l’État cette activité, opérée auparavant par la Coface.
De nombreux pays de l’OCDE possèdent une telle agence de crédit à l’exportation et subventionnent, à travers elles, les énergies fossiles. Entre 2016 et 2018, les pays du G20 ont fourni à travers elles 31,6 milliards de dollars par an d’aides financières aux énergies fossiles. En France ce sont au moins 9,3 milliards depuis 2009 pour le pétrole et le gaz.
Le “Plan Climat” proposé par le gouvernement français s’aligne davantage sur les trajectoires de croissance de Total que sur les scénarios préconisés par le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Les financements que souhaitent engager l’Etat français au nom des contribuables nous conduisent à courir le risque d’une augmentation de la température globale de +4°C à +5°C d’ici 2100.
La COVID, les feux qui embrasent le monde, le dégel inquiétant des calottes polaires qui commencent à émettre du méthane, gaz qui attaque massivement la couche d’ozone… sont autant de conséquences des activités humaines n’ayant pas respecté l’environnement dans lesquels nous évoluons. Voulons-nous vraiment poursuivre sur cette voie ? Considérer à l’instar de théories économiques que la nature est une “externalité” alors qu’elle est le fondement même de notre survie ?
Plutôt que de nous projeter dans un inconnu dangereux, le gouvernement devrait s’atteler à construire, dès aujourd’hui, une stratégie de transition juste pour les salariés des secteurs extractivistes et une feuille de route pour le développement des énergies renouvelables.
C’est ce que souhaite une partie croissante de la population française.
Mesdames et Messieurs les député.e.s, nous vous demandons, le 12 novembre lors du vote du budget, de mettre fin dès 2021 à toutes les aides à l’exportation dans le secteur des énergies fossiles. Ceci en votant tous les amendements allant en ce sens.
Cordialement
Les Amis de la Terre Côte-d’Or
(2) https://www.amisdelaterre.org/de-leldorado-gazier-au-chaos/