La palme d’or 2008 du déréglement climatique remise à Renault
1968 une 4L pour 4, 2008 un 4x4 pour elle.
Les associations Agir pour l’Environnement, Amis de la Terre Paris, le Réseau Action Climat et Greenpeace ont remis la palme d’or 2008 du dérèglement climatique au constructeur automobile Renault. Ce prix a été décerné au constructeur pour la commercialisation d’un 4×4, le KOLEOS, que les associations ont rebaptisé, le CO2LEOS.
Depuis quelques semaines, le CO(2)LEOS est présenté dans la prestigieuse vitrine de Renault sur les Champs Elysées. Les Amis de la Terre Paris regrettent particulièrement que Renault utilise cette vitrine exceptionnelle et symbolique de la vie parisienne pour promouvoir un véhicule inutilement consommateur et polluant en ville ; ils déplorent également que la promotion de ce véhicule se fasse à grand renfort d’une publicité contestable.
Inutiles en ville, interdits dans les espaces naturels, les 4X4 sont des aberrations commerciales, qui ne devraient être réservés qu’à quelques usages professionnels.
Ce véhicule rejettera 209 grammes de CO2 par kilomètre parcouru, en cycle normalisé. Renault ambitionne de vendre chaque année plus de 100.000 véhicules de ce type, soit un impact climatique égal à l’émission de 300.000 tonnes de CO2 !
En 2007, les rejets de CO2 des voitures neuves vendues en 2007 pour la première fois stagnées pour s’établir à 149g/CO2 par km alors qu’elles baissaient régulièrement depuis 1996. Cette stagnation est imputable aux ventes de tous terrains qui ont progressé et dont les
émissions moyennes s’établissent à 210 g/CO2, soit 41% de plus que la voiture moyenne commercialisée en France.
Alors que le Parlement européen débat actuellement d’un règlement visant à réduire à 120g/km, les rejets de CO2 des véhicules particuliers, les associations dénoncent l’irresponsabilité de Renault. Le constructeur tente de concurrencer les producteurs de gros 4×4, à l’heure où ce marché devrait éprouver de sérieuses difficultés dues au renchérissement du coût des carburants.
En Europe, le secteur des transports est le seul à voir ses émissions de CO2 augmenter depuis 1990 (+26 %). À elles seules, les voitures sont responsables de 12 % des rejets. En France, les transports constituent la principale source de rejets de gaz à effet de serre
avec 26 % de nos émissions (dont 14 % pour les véhicules particuliers).
Pendant plus de dix ans, les constructeurs automobiles européens se sont opposés aux réglementations volontaristes et de ce fait, ont freiné les efforts dans la lutte contre le changement climatique.
Les constructeurs automobiles doivent prendre leurs responsabilités et stopper immédiatement la mise sur le marché de véhicules fortement émetteurs de CO2.
L’ambition climatique européenne doit se traduire par une réglementation volontariste qui aurait le triple mérite de créer une dynamique industrielle vertueuse tout en réduisant nos émissions de CO2, la facture de carburant des ménages et les risques sur la route