Groupe localLes Amis de la Terre Paris7 février 2008

Les Amis de la Terre Paris interpellent les candidats à la Mairie de Paris

L’association s’invite dans la compagne pour les élections municipales pour demander aux candidats à la Mairie de Paris de formaliser leurs engagements sur le programme d’action écologique pour la prochaine mandature.

Notre demande s’appuie sur les mesures du Plan Climat de Paris, qui a fait l’objet d’une large consultation et auxquels les Amis de la Terre Paris ont apporté leur contribution durant cette phase de concertation et la campagne des Amis de la Terre sur les déchets organiques.

LETTRE aux candidat(e)s à la MAIRIE de PARIS

Madame, Monsieur,

Après une large consultation des parisiennes et parisiens, la ville a réalisé le Plan Climat de Paris, qui a été voté par le conseil de Paris en 2007.
Lors de cette consultation, les citoyens et les associations ont pu faire part de leurs suggestions et propositions. Les Amis de la Terre Paris ont apporté leur contribution à ce débat pour la préparation de ce plan.

Les résultats de cette consultation ont montré que les attentes ont largement dépassé les seules mesures de réduction des émissions de CO2, ils attendent une attitude exemplaire et volontariste de leur municipalité concrétisée par un plan d’action précis portant sur des mesures ambitieuses et mises en œuvre au service de tous.
Pour répondre à cette forte attente, les Amis de la Terre Paris demandent aux candidats aux élections municipales des 9 et 16 mars prochain, leur position et leur engagement sur la mise en oeuvre des mesures suivantes lors du prochain mandat municipal.
Les mesures que nous jugeons prioritaires et qu’il nous parait indispensable devoir être concrétisées par la nouvelle municipalité sont :

1-favoriser les modes de déplacement les plus durables et réduire le transport automobile et des deux roues à moteur :

-développer un réseau de bus en site propre et bout en bout, créer de nouvelles lignes de proximité, et accroître la fréquence et les périodes de desserte,

– poursuivre l’extension du réseau de pistes cyclables,

-soutenir tous les projets de développement des transports en commun dans les communes de banlieue, tels que les prolongements de lignes de métro et la création de nouvelles lignes de tramways.

-créer un réseau de rues maillées réservées aux piétons, vélos, PMR, et transports en commun.

2-réduction des déchets

-prévention des déchets : inciter à réduire les déchets d’emballage et des publicités non adressées, par des opérations répétées de prévention et de sensibilisation pour améliorer les collectes

-déchets organiques : organiser une collecte sélective des déchets organiques des professionnels à fort potentiel (restaurants, restauration collective et producteurs de déchets verts), pour une méthanisation productrice de Biogaz et de compost. De plus, cette collecte inclura les huiles de friture usagées dans un but de prévention des pollutions et de traitement pour réutilisation sous forme de carburant.

3-Rénovation thermique du bâti parisien

– Engager un plan d’isolation des logements sociaux dépendant de la ville de Paris et aider les propriétaires privés à isoler leur logement.

-conditionner les financements publics de la ville pour la construction des bâtiments publics et habitat social en respect de la performance énergétique de 50Kwh/m²/an.

4-exemplarité de la ville

-engager la rénovation thermique des bâtiments et des équipements de la ville et favoriser la sobriété énergétique.

-accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation
5-limitation de la publicité dans l’espace public :

-programme de réduction importante de l’espace publicitaire dans la prochaine mandature
-dispositions pour assurer une diffusion des campagnes d’intérêt général.

Nous vous demandons de nous faire part, pour l’ensemble de ces mesures, celles que vous prendrez en compte dans le programme d’action de votre future mandature (calendrier, objectifs visés).

En vous remerciant par avance de la prise en considération de notre demande et restant à votre disposition pour des informations complémentaires, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma considération.

Réponse des Candidats

Réponse de Monsieur Berthault

En réponse à notre demande, Monsieur Berthault nous a assuré de son implication sur ces sujets et notamment dans le domaine de l’eau. Enfin, il nous a confirmé que Madame Françoise de Panafieu nous adresserai une réponse précise au courrier que nous lui avons transmis. Nous attendons donc que Madame Françoise de Panafieu, candidate UMP à la Mairie de Paris, nous éclaire sur ses positions et ses engagements dans les domaines soulevés dans notre courrier. A la veille du premier tour nous attendons toujours la réponse et l’engagement de la candidate.

Réponse de Monsieur Denis Baupin

Monsieur,

Suite à votre courrier du 7 février concernant notre position sur la mise en place des mesures ci-dessous, nous nous exposons les éléments de notre programme sur chaque question.

1 – Favoriser les modes de déplacements les plus durables et réduire le transport automobile et des roues à moteur :

Nous nous engageons à :

Réaliser une nouvelle rocade de métro et créer un réseau de tramways dans Paris
Réalisation d’une rocade de métro en petite couronne reliant les lignes de métros et de RER pendant la mandature. Poursuite de l’aménagement du tramway des Maréchaux à l’est et au nord, jusqu’à la Porte d’Asnières, pour desservir le quartier des Batignolles et alléger la ligne 13 ; création d’un « tramway des gares », reliant les 6 gares parisiennes et assurant les correspondances avec métros et RER.

Compléter le réseau d’aménagements cyclables
Pour que le vélo devienne un mode de transport à part entière et poursuive sa conquête de Paris, les pistes cyclables seront multipliées, les contresens cyclables généralisés et tous les couloirs de bus accessibles aux vélos : l’objectif est de doubler le réseau actuel (400 km) au cours de la prochaine mandature

Augmenter l’offre de transports publics en banlieue
La principale alternative à la voiture réside dans l’augmentation de l’offre en transports en commun. La priorité pour Paris est donc de favoriser les liaisons banlieue – banlieue et banlieue – Paris. Ce n’est pas qu’une question de solidarité à l’échelle de la Région Ile de France. C’est aussi penser les transports parisiens, avec les collectivités voisines, autrement que dans les strictes limites du périphérique.

Promouvoir le co-voiturage en Ile-de-France
L’automobile peut être partagée, utilisée alternativement par différents usagers ; elle est ainsi utilisée de manière plus rationnelle, sobre et responsable. L’auto-partage, la location de voitures et le covoiturage seront développés notamment dans les entreprises et les administrations mais aussi pour l’usage occasionnel de n’importe quel citadin. Beaucoup de Parisiens n’auraient besoin d’une voiture que pour certains déplacements professionnels, pour des achats encombrants…

Transformer les voies sur berges en coulée verte et réaliser un réseau vert dans Paris
Reconquête des voies sur berges, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO sous la forme d’une coulée verte destinées aux piétons et aux circulations douces. Réalisation d’un réseau vert passant par des axes Nord-Sud et Est-Ouest et desservant tous les arrondissements parisiens et les bois ; des rues deviendront entièrement piétonnes et la circulation motorisée sera limitée à 15 km/h.

Restreindre la circulation des véhicules les plus polluants
La réduction de la pollution et la lutte contre le réchauffement climatique passent par une restriction de la circulation des véhicules les plus polluants : automobiles, 2 roues motorisés, cars de tourisme, poids lourds et véhicules utilitaires. Ces mesures doivent être permanentes, et pas seulement réservées aux périodes de « pics de pollution » Dans le même temps, des actions inciteront au développement de motorisation propre (GNV, électricité, hydrogène…), et notamment pour les transports publics, les sociétés et services municipaux, les taxis et les véhicules de livraison.

Réglementer le stationnement pour les 2 roues motorisées
Une fois atteint un nombre de place satisfaisant pour répondre aux besoins, un dispositif de stationnement payant pour les scooters et motos sera mis en place, éventuellement modulé selon le niveau de pollution des véhicules concernés.

Réduire les nuisances du boulevard périphérique
Pour des raisons de santé publique, de sécurité, de cohésion urbaine, il est urgent d’agir, et de revoir le fonctionnement du boulevard périphérique. Parmi les mesures proposées : expérimentation, dès 2008, d’une voie dédiée au co-voiturage, aux véhicules « propres », aux bus express et véhicules de secours, réduction de la vitesse maximale autorisée et autorisation de la circulation entre files pour une meilleure sécurité des 2 roues motorisés. D’ici 25 ans, l’objectif est de le transformer en boulevard urbain.

2- Réduction des déchets

Nous nous engageons à :

Trier et réduire nos déchets
Nous généraliserons le tri des déchets (espaces et lieux recevant du public), afin de sortir définitivement de la logique du tout incinération. Cette politique sera couplée à celle de la réduction des déchets. Nous voulons créer 20 ressourceries de quartier d’ici 2014 : ces équipements permettront de déposer des produits susceptibles d’être redistribués, réparés ou transformés en vue d’une nouvelle utilisation.

Mettre en place un réseau de collecte pneumatique sur chaque rive dans les arrondissements parisiens du centre avec en tête de chaque réseau une plate-forme d’évacuation des déchets par la seine ou le rail (Les Halles…). Intégration de la collecte pneumatique des déchets dans tous les nouveaux quartiers et dans les zones sur dalle de Paris.

Améliorer le tri du verre en mettant en place des consignes dans les commerces. Et officialiser la reprise des bouteilles et récipients en verre des restaurants par leurs livreurs.

Collecter les déchets organiques des habitants et de tous les établissements municipaux et publics. Mettre en place dans les immeubles, municipaux et logements sociaux d’abord, un service de compost (ex : lombricompost). Proposer des composts dans plusieurs points de chaque arrondissement.

3- Rénovation thermique du bâti parisien

Engager un plan d’isolation des logements sociaux Nous mettrons en oeuvre des Opérations Programmées d’Amélioration Thermique du Bâtiment sur tous les quartiers de Paris. Le plus important gisement d’économies d’énergies se trouve dans la rénovation du parc ancien. Cette mesure permettra de diminuer de 30% à 50% les charges des locataires ou propriétaires des logements parisiens. Notre priorité se fera sur les logements sociaux et très sociaux de la ville.

Changer le mode de construction et de réhabilitation, la culture du bâtiment
Il faut changer de culture du bâtiment. Comme nos voisins suisses ou allemands, il faut passer à l’isolation par l’extérieur des bâtiments, à la ventilation contrôlée, prendre en compte dès le départ la performance thermique des bâtiments en conditionnant l’obtention des aides et des prêts à cette dernière (comme en Suisse), utiliser au mieux l’ensoleillement naturel pour l’éclairage de jour, systématiser l’installation de dispositifs de production d’énergies renouvelables dans tous les bâtiments… En plus de ses avantages environnementaux, cette mutation sera pourvoyeuse d’emplois non délocalisables (artisans : menuisiers, électriciens, chauffagistes, fumisterie, thermiciens ; cadres : arsenal législatif, pépinières…)

Améliorer la performance thermique des bâtiments A court terme, tel qu’indiqué dans le Plan Climat, les constructions neuves devront atteindre l’objectif d’une consommation primaire moyenne de 50 KWh/m2/an, contre 120 actuellement, soit diviser par 2 les émissions et les charges ; les réhabilitations devront atteindre l’objectif de 80 KWh/m2/an, contre 220 en moyenne actuellement. A moyen terme, les construction neuves pourront être passives, c’est-à-dire qu’elles consommeront si peu qu’elle pourront subvenir à leurs propres besoins grâce à des dispositifs de production d’énergies renouvelables … A long terme, l’objectif est que tous les bâtiments soient à « énergie positive », c’est-à-dire qu’ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, chaque bâtiment deviendrait une unité de production d’énergie décentralisée, autonome, propre et renouvelable…Une solution pour l’énergie de demain !

Imposer pour chaque permis de construire des bâtiments un bilan énergétique incluant un taux de couverture en énergies renouvelables. Une modification de la loi sera demandée pour que les municipalités puissent imposer l’utilisation d’énergies renouvelables. Les pratiques améliorant le rendement énergétique telle l’isolation par l’extérieur, la ventilation contrôlée, l’orientation par rapport au soleil devront être systématisées, de même que les pratiques de haute qualité environnementale : gestion et récupération des eaux de pluie, limitation de la consommation d’eau, tri des déchets, local vélo et poussettes etc.

Rendre réglementaire le Cahier des Recommandations Environnementales
Celui-ci joint au PLU actuel résume la majorité de nos prescriptions, il n’a actuellement valeur que de conseil et n’est pas opposable. Il s’agira de rendre son respect obligatoire dans le règlement d’urbanisme et de faire respecter sa bonne prise en compte.

4- Exemplarité de la ville

En matière d’énergie, nous nous engageons à mettre en place un plan de développement massif des énergies renouvelables.

– Pour l’énergie solaire, à partir d’un recensement des toits, façades et pignons susceptibles d’accueillir des panneaux photovoltaïques pour la production d’électricité ou thermiques pour l’eau chaude, un plan d’installation sera mis en place.

– Pour l’énergie éolienne, seront également recensées les surfaces pouvant accueillir des installations éoliennes : toitures, délaissés urbains…

– Pour la géothermie, des forages seront effectués systématiquement sur chaque opération d’aménagement afin de déterminer les potentialités d’utilisation.

– La part des énergies renouvelables dans le réseau de Chauffage Urbain devra être portée à au moins 75 %.

– Une Société d’Economie Mixte à capitaux majoritairement Ville de Paris sera créé afin de mettre en œuvre ce plan « Energies Renouvelables ».

En matière d’éco-construction, nos objectifs sont :

– A moyen terme, imposer dans tout programme, les objectifs d’habitat passif (consommation de15 KWh/m² par an en construction neuve, 50 kWh/m² en réhabilitation) voire les objectifs d’énergie positive (bâtiments produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment).

– Prise en compte de l’écologie à chaque étape des opérations d’aménagement pour arriver à des opérations ayant un bilan carbone neutre. Tous les nouveaux quartiers construits devront être des éco-quartiers.

– Engager l’éco-rénovation des anciens quartiers de Paris. Des quartiers d’immeubles anciens feront l’objet de programmes d’isolation thermique permettant aux propriétaires de bénéficier d’aides techniques et financières permettant de réaliser une isolation optimale de leurs immeubles et de développer l’utilisation des énergies renouvelables.

– Création d’une agence locale de l’énergie et de l’écologie urbaine qui sera chargée de promouvoir une politique innovante d’écologie urbaine. Elle interviendra dans la construction et la réhabilitation, dans la maîtrise de l’énergie, dans la mise en cohérence des projets urbains avec un agenda 21.

Par ailleurs nous souhaitons multiplier les éco-quartiers. Ces quartiers urbains, conçus de façon à minimiser leur impact sur l’environnement, visant généralement au moins une autonomie énergétique et intégrant une mixité sociale et d’usage : nous les développerons largement pendant la mandature. Nous sommes en capacité de développer des quartiers fortement économes énergétiquement, comme le montre la réhabilitation du quartier Fréquel-Fontarabie (20ème) par la SIEMP (50 Kwh/m2/an). Nous systématiserons cette démarche pour toutes les réhabilitations sectorielles (OPAH…). Pour le neuf, l’éco-zac de Rungis ou la ZAC Pajol doivent devenir des éco-quartiers exemplaires.

5- Limitation de la publicité dans l’espace public

Nous nous engageons à :

Une réglementation plus forte concernant l’affichage publicitaire (Révision du Règlement Local de Publicité) :

– Limitation de la taille des affiches de publicité au format 50 x 70 cm (comme ce qui est accordé aux associations) ;

– Fixation d’une limitation du nombre de m2 d’affichage publicitaire par hectare (métro compris) ;

– Suppression des pelliculages des bus et des taxis ; Interdiction des véhicules publicitaires ;

– Protection des monuments historiques, des jardins et des écoles ;

– Interdiction de la publicité animée (écrans) ou sonore dans la rue et dans le métro ;

– Interdiction de toute publicité dans les écoles ;

– La création d’espaces d’expression libre et artistique ;

– Une meilleure maîtrise des messages publicitaires, notamment ceux à caractères sexistes, violents, valorisant des produits nuisibles à la santé et à l’environnement… ;

– La création d’une pollutaxe sur le principe du Pollueur Payeur, pour la publicité ;

– Mise en place d’une gestion des vélos en libre-service, soit en régie municipale, soit par une délégation de service public privilégiant les entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire.

En espérant que nos réponses vous satisfassent, veuillez agréer Monsieur, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Denis Baupin,
Candidat Vert à la Mairie de Paris.

Réponse de Monsieur Bertrand Delanoë

1-Favoriser les modes de transport les plus durables et réduire le transport automobile et des deux roues à moteur.

Dès 2001, la Ville de Paris a engagé une politique volontariste pour favoriser les transports en commun, le vélo, la marche.
Bertrand Delanoë entend bien poursuivre cette orientation. Les mesures sont nombreuses et concrètes :

Dès 2012, la prolongation de tramway l’amènera jusqu’à la porte d’Asnières (17ème), l’Etat ayant naturellement vocation à s’engager dans le financement de ce tronçon. Ce mode de transport aujourd’hui utilisé quotidiennement par plus de 100000 usagers, sera complété par la connexion du tramway de Seine-St-Denis (tram’y) à la Porte de la Chapelle, au futur pôle Eole_Evangile (nouvelle gare de la ligne E du RER et station du tramway des Maréchaux).

L’amélioration du service des transports de surface s’accompagnera aussi d’un renforcement de la fréquence des bus, déjà enclenché par le STIF depuis sa décentralisation en 2005. Dans ce cadre, la Ville de Paris défendra, sur les lignes Mobilien aménagées, le principe d’une fréquence minimale de cinq minutes aux heures de pointe et de dix minutes le reste de la journée. De nouvelles navettes de quartier sont en outre prévues, notamment dans le 15ème et dans les arrondissements centraux de Paris.

Parallèlement, une action prioritaire doit être développée avec le STIF, la RATP et la SNCF sur l’amélioration du réseau souterrain du métro et des RER, confronté à une congestion d’ores et déjà évidente sur certaines lignes, avec en particulier :

-une modernisation du matériel roulant (rame à double niveau sur le RER A) ;
-une amélioration de la fréquence aux heures de pointe (mise en place du système Ouragon en 2011 avec une rame toutes les 90 secondes) ;
-l’extension maximale de cette fréquence, le matin et le soir, afin de mieux étaler les flux quotidiens de voyageurs sur une amplitude horaire ainsi élargie ;
-le passage aux heures creuses à une fréquence d’un métro toutes les trois minutes jusqu’à 20h30, et toutes les cinq minutes au-delà.

Désengorger la ligne 13 du métro, totalement saturée aux heures de pointe, implique d’en dédoubler la portion la plus critique : cela passe par la prolongation de la ligne 14 jusqu’à la Mairie de Saint-Ouen via la Porte de Clichy, projet prioritaire auquel nous participerons financièrement. En attendant cette extension, des navettes de bus seront mises en place avec le STIF et les communes voisines.

Bertrand Delanoë s’est engagé à apporter le soutien de la Ville de Paris, y compris financièrement, pour la réalisation d’un métro de rocade autour de la capitale. Ce projet majeur est essentiel pour répondre aux besoins de déplacements de banlieue à banlieue et il contribuera à désengorger le réseau de métro parisien.
Parallèlement, le succès de Vélib’ conduit à l’engagement d’aménager 200Km de pistes et itinéraires cyclables supplémentaires dans la mandature.
Ainsi, en 2014, Paris disposera d’un réseau global de circulation cycliste, mieux fléché et plus sûr, articulé au-delà du boulevard périphérique avec les réseaux mis en place par les collectivités voisines, permettant de traverser la ville de part en part.

La lisibilité de ce réseau, et sa clarté pour les cyclistes, sera renforcée par la réalisation d’un plan « Paris-Cyclable », à l’image d’un plan du métro, qui repérera chaque voie cyclable par une couleur, un numéro et le niveau de confort (voies partagées, voies protégées).

En cohérence avec ce plan, un balisage ainsi qu’un marquage au sol spécifique, se différentiant de la signalétique autoroutière, seront développés. Cette signalétique accompagnée d’actions pédagogiques sera testée dans un secteur donné. Des aménagements spécifiques seront réalisés sur toutes les grandes places et les grands carrefours (Concorde, Bastille, République, Portes de Paris…) pour faciliter et sécuriser la circulation des vélos (pistes circulaires, feux de circulation adaptés).

Enfin, il est proposé d’adopter un plan global pour le piéton à Paris. Il s’agit de :
-moderniser la signalétique
-accroitre davantage la sécurité des piétons, dans la suite de ce qui a été engagé :
Elargissement des trottoirs, traitement des carrefours, création de feux tricolores, aménagements de protection autour des écoles ;
-créer des trottoirs traversant (passages piétons dans la continuité des trottoirs) dans les secteurs à forte densité piétonne ;
-aménager des traversées piétonnes et cyclistes au niveau de grandes places et portes.

En concertation étroite avec les habitants et les commerçants concernés, il est prévu aussi de créer de nouvelles rues piétonnes, permanentes ou le dimanche.

2-Réduction des déchets

La Ville de Paris est adhérente du SYCTOM pour le traitement des déchets.

En lien avec ce syndicat mixte qui regroupe de nombreuses communes et départements de l’agglomération parisienne, un plan ambitieux de prévention des déchets a été adopté par le Conseil de Paris fin 2007. L’objectif en est de réduire la production de déchets de -15% d’ici 2020.

Avec ce plan, il s’agit concrètement de :
-communiquer et sensibiliser les Parisiens ;
-engager l’administration parisienne dans une démarche exemplaire ;
-développer le réemploi en lien avec les professionnels et les associations avec notamment la création de ressourceries ;
-soutenir les filières de la réparation ;
-travailler sur la gestion des produits dangereux, sur la réutilisation des huiles , sur la gestion des déchets de chantier, etc.

Il est prévu par ailleurs d’améliorer encore, après la mise en place de la collecte sélective, la valorisation matière (recyclage des produits valorisables : verre, papier, carton, tissu…).

Par ailleurs, le biogaz récupéré pourra avoir un usage de combustible pour le réseau de chaleur ou de carburant pour les véhicules utilitaires. Mais, sans attendre la réalisation de ce projet, les services municipaux concernés ont mis en place une collecte des déchets verts issus des activités de gestion des espaces verts.

Il est prévu en outre d’inciter les Parisiens à déposer leurs déchets biologiques valorisables dans les jardins publics. Et enfin, Bertrand Delanoë s’est engagé à expérimenter la mise en place d’une colonne à compost en cœur de ville.

Ce sont ces mesures efficaces et concrètes qui toutes visent l’excellence en la matière pour Paris, avec l’implication de ses habitants et de son administration.

3-Rénovation thermique du bâti parisien

En adoptant un plan Climat en octobre 2007, la Ville de Paris s’est engagée dans une démarche de facteur 4 afin de réduire l’ensemble des émissions de son territoire et de ses activités propres de 75% en 2050 par rapport à 2004. il est important de signaler que cet engagement, pour ce qui concerne l’ensemble du territoire parisien, entend dépasser les objectifs européens. Par rapport à l’année de référence 2004, il s’agit d’atteindre à l’horizon 2020 :
-25% de réduction des émissions du territoire ;
-25% de réduction énergétique des consommations du territoire ;
-25% de consommation énergétique du territoire provenant des énergies renouvelables.

Pour cela, la Ville de Paris engage tout d’abord une action volontariste sur le logement social placé sous sa responsabilité en temps qu’autorité départementale. Cela concerne à la fois les constructions neuves et la réhabilitation du parc de logement social existant.

Il est visé 50 kWh/m²shon/an en énergie primaire (consommations de chauffage, d’eau chaude, d’éclairage, de ventilation et de climatisation) pour les opérations neuves, dépassant ainsi les normes du label BBC (Bâtiment Basse Consommation) et 80 kWh/m²shon/an en énergie primaire pour les rénovations lourdes, s’inscrivant ainsi dans les recommandations de l’association Effinergie à laquelle la Ville a adhéré. Le grand plan de réhabilitation des 171 000 logements sociaux parisiens doit permettre d’atteindre un objectif de réduction de 30 % des consommations énergétiques en 2020.

Pour atteindre le « facteur 4 », la Ville de Paris entend même progresser vers des bâtiments dit à « énergie positive », c’est-à-dire pour lesquels les consommations d’énergie ont été à ce point maîtrisées, que la quantité résiduelle peut être assurée par les énergies renouvelables tirées notamment de l’environnement direct du bâtiment.

La Ville entend jouer également un rôle incitateur pour l’ensemble des bâtiments implantés sur son territoire, y compris privés.
C’est ainsi qu’une Agence Climat sera mise en place. Guichet unique pour les propriétaires et locataires parisiens, son rôle sera notamment de les informer sur la façon d’agir dans le bâti ancien pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et le gaspillage énergétique, sur les aides et subventions disponibles, et d’apporter une capacité de diagnostic sur la situation des locaux et les travaux à entreprendre. Dès 2007 a été mis en place un programme expérimental d’amélioration de la qualité environnementale de l’habitat. A partir des conclusions qui ressortiront de ce programme, la Ville entend arrêter avec l’Etat, la Région Ile de France, les professionnels et les propriétaires, les moyens à mettre en place pour atteindre là encore un objectif de réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du parc privé à l’horizon 2020.

4-Exemplarité de la Ville

Soucieuse d’exemplarité, la Ville de Paris entend être particulièrement performante sur ces compétences propres avec les objectifs suivants :

-30% de réduction de ses émissions en 2020 par rapport à 2004 ;
-30% de réduction des consommations énergétiques du parc municipal et de l’éclairage public ;
-30% de sa consommation énergétique provenant des énergies renouvelables.

Pour ce qui concerne le patrimoine strictement municipal, trois leviers sont mobilisés :
-la réduction du niveau des consommations (sensibilisation des utilisateurs, isolation des bâtiments..) ;
-l’amélioration de l’efficacité énergétique (rénovation des équipements, des matériels…)
-l’utilisation d’énergies renouvelables.

Jusqu’à 39% de réduction des émissions du patrimoine de la Ville d’ici 2020 peu-être atteint avec ces mesures.

Il est visé encore une fois 50 kWh/m²shon/an en énergie primaire (consommations de chauffage, d’eau chaude, d’éclairage, de ventilation et de climatisation) pour les opérations neuves, et 80 kWh/m²shon/an en énergie primaire pour les rénovations lourdes.

Pour augmenter la part des énergies renouvelables dans l’électricité qu’elle achète pour les besoins de ses services, la ville de Paris a fixé pour son approvisionnement un seuil minimal d’électricité d’origine renouvelable. Cette part d’énergie renouvelable devra être supérieure au niveau fixé à la France par la directive Européenne de 2000 à savoir 21% en 2010 et plus de 30% en 2020. Il s’agit de faire de Paris une capitale mondiale de l’énergie solaire avec :
-l’intallation de 3300 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits de la Halle Pajol, dans le 18ème arrondissement qui préfigure l’émergence de la plus grande unité de production photovoltaïque installée au cœur d’une ville en France ;
-l’installation rapide par l’Office HLM de Paris de 10 000m² de ces panneaux, sur les immeubles qu’il gère ; L’équipement systématique pour les nouvelles constructions relevant de la municipalité ou des bailleurs sociaux de la Ville de capteurs solaires ;
-l’installation de panneaux photovoltaïques là ou c’est techniquement possible, en partenariat avec les copropriétaires volontaires.

Au total, ces actions devront permettre, dans une première étape, l’installation de 200 000m² de panneaux solaires d’ici 2014. Par ailleurs, partout ou c’est possible, le recours à la géothermie sera envisagé.

Enfin, l’isolation thermique et phonique des bâtiments sera recherchée par un recours privilégié à la végétalisation des murs pignons et des toitures. Cette solution, favorable à la filtration du gaz carbonique et des poussières issues de la pollution atmosphérique, sera mise en œuvre dans la totalité des bâtiments municipaux nouvellement construits ou rénovés.

5-limitation de la publicité dans l’espace public

Concernant la publicité dans la ville de Paris, en 2007, avec l’adoption d’un nouveau règlement le Conseil de Paris a mis fin à une situation figée depuis 20 ans.

L’objectif principal était de mettre fin à une grande disparité entre les quartiers, avec notamment des artères très chargées en publicité, ou l’espace public était envahi, des dispositifs disgracieux, gênants pour les riverains.. Il était important, dans ce domaine aussi, de remettre de l’ordre et de l’équité entre les arrondissements.

Ce nouveau règlement a bien entendu approfondi et renforcé la protection dont bénéficie déjà les quartiers historiques et les bords de seine, mais il a aussi permis de contenir et de mieux organiser sur l’ensemble du territoire parisien la publicité et ses supports. Enfin, une attention particulière a été portée aux dispositifs pouvant provoquer des nuisances pour les riverains, tant pour leur intensité lumineuse que pour leur bruit.

Ces prescriptions d’encadrement et d’affichage permettent désormais de concilier les intérêts de la Ville, la tranquillité de ses habitants et continue d’offrir aux professionnels des surfaces d’exposition mieux encadrées