Que faire pour lutter contre la déforestation dans les zones tropicales ?
Préserver les forêts tropicales c’est tout à la fois lutter contre le réchauffement climatique, protéger des écosystèmes particulièrement riches, défendre le mode de vie des peuples autochtones mais aussi limiter le risque d’apparition de nouvelles épidémies.
Abritant de nombreux pathogènes, les zones tropicales sont en effet les territoires privilégiés des nouvelles maladies émergentes en cas de perturbations écologiques.
Plusieurs leviers complémentaires sont à actionner pour lutter contre la déforestation des zones tropicales. En premier lieu, il s’agit bien sûr d’exercer une pression sur les pouvoirs publics, notamment pour empêcher la signature de « partenariats commerciaux » tels que le traité de libre-échange Union Européenne-Mercosur (heureusement en stand-by) dont la signature ouvrirait encore davantage la voie à l’importation de produits issus de terres brésiliennes déforestés. Il est également possible de faire un don à des organismes comme Rainforest Trust qui protège les forêts par l’acquisition foncière. Enfin, il est indispensable de veiller à ne pas se rendre complice de la déforestation.
Les quatre produits importés par la France les plus susceptibles de provenir de surfaces déforestées sont par ordre décroissant l’huile de palme (84% de risques), le soja (73%), le cacao (57%) et le caoutchouc naturel (55%).
• S’agissant de l’huile de palme, sa consommation passe largement inaperçue : d’une part les trois-quarts de sa consommation en France est intégrée aux carburants, d’autre part, elle peut être présente dans des produits de consommation courante non-alimentaires telles que les lessives, sans obligation d’étiquetage. C’est pourquoi l’association All 4 trees, spécialisée dans la lutte contre la déforestation, donne de nombreux conseils pour éviter cet ingrédient.
• S’agissant du soja, les trois-quarts du volume importé servent à nourrir les animaux d’élevage conventionnels, des bovins aux saumons en passant par les poulets.
• Quant au caoutchouc, il fait l’objet d’applications industrielles très vastes et se retrouve par exemple dans les pneus, ballons ou gants en latex. Voir, sur notre site, le tableau faisant le point sur l’existence et la fiabilité des labels ou marques censés éviter la déforestation. Toutefois, même lorsque des garanties existent, elles ne doivent pas dispenser d’un effort de sobriété. Ainsi que le souligne l’association Solagro, pour l’huile de palme, comme pour le soja, le cacao ou le café, « la pression exercée sur les forêts tropicales ne pourra pas se réduire sans une baisse des consommations et donc plus de sobriété ».
NOTA : Pour aller plus loin, on peut aussi calculer son Empreinte Forêt®, développé par l’association Envol Vert.