Groupe localLes Amis de la Terre Paris20 octobre 2006

Une cheminée à effet de serre : le tunnel de Neuilly

Les Amis de la Terre Paris dénonce les contradictions de l’Etat qui vient de donner son feu vert administratif au projet de tunnel sous l’avenue du Général de Gaulle à Neuilly. Alors que Christian de Boissieu vient de rendre son rapport sur la « division par quatre des émissions de gaz à effet de serre » au gouvernement, celui-ci donne son accord à un projet routier qui n’apportera aucune contribution notable à la réduction des pollutions et des émissions de gaz à effet de serre.

Alors que la lutte contre le changement climatique est inscrite dans l’article 2 de la loi de programme du 13 juillet 2005 qui en fait une priorité de la politique énergétique, que Christian de Boissieu rend son rapport sur la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre, l’Etat autorise l’enfouissement de la Nationale 13 à Neuilly.
Or ce projet, dont le coût approche le milliard d’euros, est à l’antipode des politiques préconisées pour lutter contre le changement climatique.

Il ne répond pas non plus aux préoccupations, fort légitimes, des initiateurs du projet, de réduction des pollutions puisque celles-ci, émises dans le tunnel, devront être rejetées à l’extérieur avec des concentrations importantes aux lieux d’évacuation.

les deux tours de bureau de 50 étages qui seraient construites sur la surface récupérée accentueraient les besoins de déplacement domicile – travail passant par Neuilly alors qu’aucune mesure de transport en commun supplémentaire n’est prévue.

Enfin, cette opération, au coût exorbitant, pourrait remettre en cause les budgets que l’Etat et la Région devront consacrer, dans le cadre des prochains contrats de plan Etat-Région, aux projets d’infrastructure de transports collectifs qui devront être à la hauteur des enjeux climatiques des vingt prochaines années.

L’aménagement de pistes cyclables, la mise en œuvre de plans de déplacement d’entreprise (PDE) pour les entreprises de la Défense, la mise en place de couloirs de bus protégés et de transports collectifs inter-banlieues constituent des solutions alternatives plus efficaces de réduction du trafic automobile et de lutte contre l’effet de serre.