Forêt
30 août 2012

Les différents bois locaux et de leurs utilisations

Avec 15 millions d'hectares et un quart de sa superficie, la France métropolitaine est l'un des pays les plus boisés de l'Union européenne. Cette surface a augmenté de 30% depuis 1950 et progresse encore de 30 000 hectares par an.

Avec 15 millions d’hectares et un quart de sa superficie, la France métropolitaine est l’un des pays les plus boisés de l’Union européenne. Cette surface a augmenté de 30% depuis 1950 et progresse encore de 30 000 hectares par an. La forêt française se compose de deux tiers de feuillus, où le chêne et le hêtre prédominent, et d’un tiers de résineux, notamment le sapin, l’épicéa et les pins sylvestres et maritimes.

Les feuillus

Le chêne (Quercus sp.)

Occupant 40% du couvert forestier, le chêne est l’essence française par excellence. Les chênaies sont formées aux trois quarts par le chêne pédonculé (Quercus pedunculata) et par le chêne sessile ou rouvre (Quercus sessiliflora). Ces deux espèces sont très fréquentes dans la moitié nord de la France, particulièrement en Lorraine, Centre et Bourgogne. Son bois, de très bonne qualité, est beaucoup utilisé pour les menuiseries, les parquets et les meubles, mais il convient aussi à de nombreux usages extérieurs (jardinières, platelage, etc.), à condition d’être bien séché

Le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)

Le robinier est une essence introduite en France au XVIème siècle et qui s’est très bien acclimatée depuis. Son bois fait preuve d’une excellente résistance aux intempéries et aux attaques de champignons et d’insectes.
D’une durabilité comparable à celle de nombreux bois tropicaux, il convient pour tous les usages extérieurs sans aucun traitement de préservation préalable. Traditionnellement employé pour les piquets, ses usages se diversifient aujourd’hui : bardages, platelages, mobilier urbain, etc. Mais cette essence reste encore assez peu utilisée par méconnaissance de ses qualités et par manque d’habitude.

ATTENTION Cet arbre a tendance à eutrophiser le milieu et son caractère invasif peut être problématique. Pour éviter cela, le robinier doit être géré de façon dynamique et raisonnée.

Le peuplier (Populus sp.)

Les peupliers ont une croissance rapide (certaines espèces sont exploitables à 15 ans) ce qui rend leur production rentable à court terme.
Le bois tendre du peuplier fait de lui un excellent substitut à l’okoumé d’Afrique ou aux mérantis d’Asie dans la fabrication de panneaux de contreplaqués.

ATTENTION Beaucoup de plantations sont aménagées dans des zones humides et entraînent une perte de biodiversité de ces milieux.

Les autres feuillus :
L’érable, le charme, le merisier, l’alisier, l’aulne ou encore l’orme sont également des bois très utiles en construction. Souvent méconnus, ils permettent de varier les teintes dans un aménagement et de valoriser des ressources locales.
Leurs caractéristiques techniques sont parfois étonnantes. Le bois d’aulne est généralement de qualité moyenne : fragile et cassant, il se détériore rapidement. Toutefois, lorsqu’il est immergé, il durcit et devient imputrescible comme l’illustrent les pilotis de la ville de Venise vieux de
plusieurs siècles. L’aulne est une excellente alternative à l’azobé d’Afrique, souvent utilisé aujourd’hui pour ce type d’ouvrage.

Les résineux

Les plantations massives de résineux ont fortement terni l’image de ces bois en France, mais la tempête de 1999 a permis une prise de conscience de ces erreurs (notamment la plantation d’épicéa en plaine). Il ne faut pas perdre de vue que les résineux ont tout à fait leur place dans les forêts françaises, en particulier dans les régions montagneuses.

Le mélèze (Larix decidua)

Originaire des Alpes, le mélèze donne un bois de très bonne qualité, riche en résine et naturellement résistant aux attaques d’insectes et de champignons. Très apprécié en construction, il convient parfaitement aux revêtements et aux aménagements extérieurs (bardage, tuiles, pont, mobilier urbain) sans nécessiter de traitement. Sa très bonne qualité et sa faible production en France font qu’il est relativement plus cher que les autres résineux.

ATTENTION On trouve sur le marché français du mélèze russe provenant de forêts primaires, sans garantie de gestion forestière durable. Il faut donc faire attention à l’origine du bois lors de l’achat.

Le douglas (Pseudotsuga menziesii)

Originaire d’Amérique du nord (on le nomme d’ailleurs pin d’Orégon quand il est importé), le douglas a été introduit en France en 1842, principalement dans le Massif Central. Sa croissance rapide, sa grande taille et son fût très droit en ont fait une essence de prédilection pour le reboisement à partir des années 1960. Surtout utilisé en charpente, il convient aussi aux usages extérieurs (bardage), sans traitement de préservation.

ATTENTION dans certaines régions de France comme le Morvan ou la Corrèze, le douglas a souvent été planté de façon massive à la place d’essences locales, avec des conséquences non négligeables sur la diversité biologique. Ces plantations, qui ont eu lieu dans les années 1960, arrivent aujourd’hui à maturité : une occasion pour les forestiers de diversifier les reboisements avec des essences locales?

Le sapin pectiné (Abies alba)

Très répandu dans les montagnes françaises, et tout particulièrement dans les Vosges, on le rencontre également dans l’Aude et dans la haute vallée de la Loire. La qualité de son bois augmente avec l’altitude car les températures plus froides rendent la croissance de l’arbre plus lente et
les cernes d’accroissement plus fins. On l’utilise généralement pour les charpentes légères, les ossatures et les menuiseries intérieures.

L’épicéa (Picea abies)

L’épicéa se rencontre à l’état spontané dans le nord des Alpes et le Haut-Jura, et sous forme de reboisements dans les Pyrénées et le Massif Central.
Son bois, peu durable et très léger, est principalement employé pour les menuiseries intérieures (lambris) et extérieures (fenêtres, bardeaux),les charpentes légères, ainsi que pour la fabrication de pâte à papier.

Le pin maritime (Pinus pinaster) ou pin des Landes

Le pin maritime représente plus de 10% de la surface boisée française. Essentiellement présent dans les Landes, on le trouve aussi sur le reste de la côte atlantique. Ses applications sont diverses : charpentes classiques et lamellé-collé, menuiserie, parquets, poteaux, pâte à papier.

ATTENTION Pour les usages extérieurs (petits poteaux, mobilier urbain), son bois est encore trop systématiquement traité par CCA (Cuivre-Chrome-Arsenic), un traitement très nocif pour l’Homme et l’environnement. Il est préférable de demander du pin des Landes traité thermiquement(rétification).

Le pin sylvestre (Pinus sylvestris)

Le pin sylvestre est un arbre pionnier que l’on trouve aussi bien dans les forêts de plaine que de montagne. Son bois est moyennement durable mais facilement imprégnable. On l’emploie en menuiserie, en charpente et pour la construction.

Les autres résineux
Le pin laricio (Pinus nigra ssp laricio var corsicana), présent en Corse et dans le sud de la France, est une ressource à valoriser. De façon plus anecdotique, sachez que le cyprès (Cupressus sempervirens) présente la particularité d’être un bois naturellement très durable : c’est le seul
résineux français utilisable en classe d’emploi 5 (en contact permanent avec l’eau de mer).