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Groupe localLes Amis de la Terre Paris17 juin 2010

La pollution en Ile de France dépasse largement les valeurs autorisées et menace la santé des franciliens

Les Amis de la Terre - Paris dénoncent l'inefficacité des actions de l'État en matière de lutte contre la pollution de l'air en Ile-de-France. En effet, la concentration de certains polluants dépasse largement les normes européennes autorisées depuis plusieurs années, menaçant chaque jour un peu plus la santé des franciliens.

Par voie de conséquence la France s’expose à des sanctions de la part de la Communauté Européenne.
Alors que certaines villes européennes ont su prendre des mesures efficaces, Paris affiche depuis des années des résultats parmi les plus mauvais d’Europe.
C’est pourquoi les Amis de la Terre – Paris ont adressé au préfet de police de Paris et au préfet d’Île-de-France, responsables de l’élaboration et de la mise en œuvre du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), une mise en garde les enjoignant de remédier à cette situation au plus vite.

En février dernier, AIRPARIF a publié le bilan de la qualité de l’air pour l’année 2009 (1), et celui-ci est largement négatif. Il montre que plusieurs limites fixées par l’Union Européenne sont largement dépassées pour plusieurs polluants.Plus grave, ce bilan ne montre aucune tendance significative à l’amélioration.

Or, dès le mois de mai 2010, certains seuils prévus par la réglementation étaient déjà dépassés (2). Plusieurs points de mesures révèlent déjà des dépassements très importants de la valeur limite horaire pour la protection de la santé pour les particules fines de moins de 10µm (PM 10) et le dioxyde d’azote (N02).

Ceci est d’autant plus consternant que de nombreuses études, dont un rapport de l’OMS (3), ont mis en évidence que les particules fines, très dangereuses pour la santé, sont responsables d’une part importante des 350 000 décès par an en Europe liés à la pollution atmosphérique, et de l’ordre de 30 000 par an en France selon le rapport de l’AFSSET de mars 2009.

Comme le rappelle le communiqué accompagnant ce rapport, « le Gouvernement s’est donné pour objectif de réduire de 30% les concentrations moyennes en particules fines (PM 2,5 et PM 10) dans l’air ambiant d’ici 2015. Une valeur limite de 15 µg/m3 de PM 2,5 a été fixée. Cette mesure étant plus sévère que celle fixée par la Directive européenne du 21 mai 2008 sur l’air ambiant.(4) ». Or, en l’état actuel des choses cet objectif est clairement inaccessible.

Les pouvoirs publics ne peuvent feindre d’ignorer cet état de fait car les Amis de la Terre – Paris n’ont cessé par le passé de dénoncer une telle situation et notamment la faiblesse des mesures prises pour réduire les émissions de polluants en Île-de-France ainsi que les faibles exigences des mesures contenues dans le PPA, approuvé le 7 juillet 2006.

Cette situation n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un manque d’ambition malgré les obligations fixées par les directives européennes depuis plus de dix ans. Il est en effet édifiant de comparer la situation de l’agglomération parisienne à celle des autres grandes métropoles européennes, qui sont soumises aux mêmes obligations communautaires. L’information est disponible sur le site internet du réseau CITEAIR qui donne des informations comparatives sur différentes villes d’Europe (www.airqualitynow.eu). Au niveau européen, Paris affiche depuis des années les résultats les plus mauvais de l’indice trafic en comparaison de villes européennes comme Londres, Berlin, Bruxelles ou Amsterdam. Ce qui montre bien que ces villes, confrontées aux mêmes enjeux, ont su prendre des mesures plus efficaces de limitation des émissions liées au trafic routier.

En conséquence les Amis de la Terre – Paris demandent aux préfets de mettre un terme à cette situation extrêmement préoccupante en faisant appliquer strictement toutes les mesures du PPA (qui, en plus de son insuffisance, prend du retard) et en mettant en œuvre d’urgence toutes mesures appropriées supplémentaires comme le prévoit le code de l’environnement en pareil cas.

Claude Bascompte, président des Amis de la Terre – Paris, alerte : « Pour lutter tout à la fois contre le changement climatique et contre la pollution de l’air, il est nécessaire de remettre en cause le bonus/malus auto, fondé uniquement sur les rejets de CO2 des véhicules, car ce système sans autre mesure drastique contribue à compromettre les objectifs de qualité de l’air. Réduire l’usage de la voiture dans l’agglomération, au profit des transports en commun et des circulations douces doit devenir la priorité des politiques publiques ».

Notes :

1 La qualité de l’air en Île-de-France en 2009 :

2 Site d’AIRPARIF

3 http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0006/78657/E88189.pdf

4 Avis de l´Afsset du 25 mars 2009

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