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Surproduction
27 mars 2017

113 victimes dans la décharge de Koshe à Addis-Abéba en Ethiopie

Le 11 mars 2017, une partie de la décharge de Addis-Abéba en Ethiopie s’est effondrée. 113 personnes y ont trouvé la mort [1]. Ces personnes étaient essentiellement des récupérateurs populaires de déchets, métier qui existe également en France et qui est plus connu sous le nom de "chiffonniers" ou "biffins".

Ces travailleurs de cette décharge fouillent quotidiennement les déchets dans l’espoir de trouver des objets susceptibles d’avoir de la valeur. A leur échelle, ils contribuent à rallonger la durée de vie des produits et limitent les volumes de déchets dans les décharges et les incinérateurs.

Les collectivités peuvent-être considérées comme responsables dans la mesure où des choix politiques ont été faits de rouvrir la décharge déjà saturée [2] et qu’aucune décision n’a été prise pour développer des infrastructures de collecte, de tri et de traitement des déchets qui auraient pu aider les personnes vivant de cette décharge afin de préserver leur dignité, leur indépendance ou développer des conditions de travail acceptables.

L’Agence Française de Développement intervenait au cœur de la décharge dans un projet de réhabilitation du lieu de plus de 5 millions d’euros. L’absence d’infrastructures a favorisé l’accumulation puis cet effondrement meurtrier. La capitale éthiopienne produit quotidiennement 900 tonnes de déchets qui sont aspirés par la décharge. La ville connaît un accroissement de population qui doit doubler entre 2013 et 2022.

Ce drame humain nous renvoie à notre propre responsabilité de surproduction de déchets et de leur prise en charge. Une vraie politique d’économie circulaire et solidaire devrait articuler l’action des récupérateurs de déchets avec celle des pouvoirs publics dans l’objectif, vital pour l’humanité, de réduire les déchets à la source et de limiter leur dangerosité