convention citoyenne pour le climat
©Katrin Baumann
Climat-Énergie
18 septembre 2020

Soutien aux 150 de la Convention Citoyenne pour le Climat

Il y a plus d’un an, Emmanuel Macron a fait le pari de la Convention Citoyenne pour le Climat. Aujourd'hui, ce parti pris fait place au mépris.

Après avoir promis de transcrire “sans filtre” les propositions de la Convention à travers différents outils législatifs (à l’exception, faut-il le rappeler, de 3 “jokers”), le Président de la République et son gouvernement ne cessent de vider de sa substance l’ambition des mesures proposées par les citoyen·nes.

Depuis plusieurs semaines, les actes de contournement se multiplient : annonce du lancement des appels d’offre sur le déploiement de la 5G, au mépris de la proposition de moratoire porté par la convention ; annonces comminatoires de ministres sur l’impossibilité d’appliquer telle ou telle mesure ; jusqu’à Emmanuel Macron lui même qui a manifesté un grand mépris à l’égard d’une mesure (ainsi que d’une communauté) issue de la Convention Citoyenne portant sur la 5G, en la comparant à un retour “au modèle Amish”.

En ce moment même, des réunions de “concertations” sont menées autour de certaines propositions de la Convention qui doivent réunir différentes parties prenantes : industrie, ONG, syndicats, dans un échange avec les citoyen·nes. Celles-ci font la part belle aux intérêts privés sans qu’aucune mesure ne permette de respecter la représentativité des différent·es participant·es, balayant ainsi des années de tradition collégiale. Les acteurs des secteurs économiques demeurent en effet surreprésentés par rapport aux ONG invitées.

De plus, il est avéré que des documents préparatoires à ces réunions ont été transmis de manière privilégiée à certain·es participant·es, au détriment des autres, rompant encore par ce biais l’égalité de traitement entre les représentants qui avait pourtant prévalu pendant les travaux de la Convention. Certaines études d’impact, comme celle portant sur le secteur aérien, sont par ailleurs très à charge contre les mesures proposées par les citoyen·nes pour ce secteur et ne tiennent pas compte des effets positifs attendus sur l’emploi en découlant par exemple dans le secteur ferroviaire.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de ne pas participer à ces réunions et de ne pas cautionner un processus dans lequel les dés sont pipés. Non pas parce que nous nous défions des citoyen·nes de la Convention, ni parce que nous n’accordons pas d’importance à leur travail, mais au contraire parce que nous reconnaissons la qualité du travail qu’ils et elles ont fourni, et que nous considérons qu’il mérite le respect de la parole donnée : la reprise de leurs propositions “sans filtre”.