Surproduction
Communiqué de presse19 juin 2009

Incinérateur Flamoval : L’Etat bafoue le Grenelle de l’Environnement

Par le Réseau Action Climat – Les Amis de la Terre – Greenpeace - WWF Pierre de Bousquet, le préfet du Pas de Calais a signé jeudi l’autorisation d’exploiter un nouvel incinérateur à Arques (62). Joliment nommé FLAMOVAL, l’installation est un accroc sérieux au Grenelle de l’Environnement puisqu’elle figure sur la carte dressée l’an dernier par l’Alliance pour la Planète des « points chauds » nationaux. Jean-Louis Borloo, qui est un élu nordiste, ne s’est pas exprimé et a laissé faire.

Les citoyens ont pourtant manifesté en nombre record (4000 personnes) leur opposition lors d’une manifestation à Saint-Omer organisée par plus de 400 médecins et professionnels de la santé. De même, de nombreux élus et parlementaires de tous bords (UMP, PS, PC, Verts) se sont prononcés contre cette installation défendue par les franges les plus réactionnaires du PS et de l’UMP dans le Nord et le Pas de Calais.

La construction de cette installation surdimensionnée représente d’emblée la négation de toute politique de prévention des déchets et de recyclage ambitieuse dans la région de Saint-Omer et de la Flandre Intérieure. Pour collecter assez d’ordures ménagères et alimenter cet incinérateur à grille d’ancienne génération, ses promoteurs ont prévu une énorme zone allant des plateaux du Pas de Calais à la plaine maritime de la Mer du Nord. On notera aussi que la récupération des matières organiques en vue de méthanisation n’a pas fait l’objet d’études. De même, l’incinérateur ne produira pas de chaleur, en contradiction avec les politiques nationales.

Pour ce projet de près d’une centaine de millions d’Euros, aucune étude spécifique n’a évalué le bilan de gaz à effet de serre (GES), alors que ce point avait été un engagement solennel du Président de la République lors de la conclusion du Grenelle de l’Environnement. Par ailleurs, le traitement des ordures ménagères dans cette région ne fait l’objet d’aucune urgence, les décharges –notamment avec récupération du méthane- n’étant pas saturées à moyen terme.