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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse6 avril 2020

L’Etat au secours des parapétroliers français sans condition ?

A l’occasion de la tenue de l’AG du parapétrolier français Vallourec, la banque publique d’investissement Bpifrance s’est dit prête à monter au capital de l’entreprise en participant à l’opération de recapitalisation quand les cours boursiers se seront stabilisés.

Montreuil, le 6 avril 2020 – A l’occasion de la tenue de l’assemblée générale extraordinaire du parapétrolier français Vallourec, la banque publique d’investissement Bpifrance s’est dit prête à monter au capital de l’entreprise en participant à l’opération de recapitalisation quand les cours boursiers se seront stabilisés. Cette aide de l’Etat intervient au moment où Vallourec, en déroute financière depuis plusieurs années, est directement touchée par la chute des cours du pétrole. Les Amis de la Terre France qui alertent depuis plusieurs années sur les risques financiers, environnementaux et sociaux liés à l’industrie des pétrole et gaz de schiste en Amérique du Nord, dans laquelle Vallourec est fortement impliquée, demandent que cette montée au capital ne se réalise pas sans condition sur le plan environnemental et social.

« Depuis plusieurs années, Vallourec a fait le choix de ne pas se diversifier et s’est entêtée dans le pétrole et gaz malgré l’urgence climatique. Pas un euro d’argent public ne doit donc être versé aujourd’hui au parapétrolier sans exiger de stratégie de diversification de ses activités pour sortir des énergies fossiles et assurer une transition juste à ses salariés. Soutenir à bout de bras un business chancelant, c’est rendre les salariés du secteur encore plus vulnérables aux prochaines crises. » réagit Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre France. 

Plus largement, les Amis de la Terre France appellent le gouvernement à soutenir en priorité les populations les plus vulnérables, ici comme dans les pays du Sud, en fléchant les aides vers les services publics, associations, petites et moyennes entreprises. « Répondre à la chute vertigineuse des cours boursiers et au ralentissement brutal de l’activité économique par des aides massives et sans condition au bénéfice des banques et multinationales polluantes, ce serait renforcer un peu plus le système nocif à l’origine de la crise actuelle. » poursuit Cécile Marchand.