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Climat-ÉnergieFinance
2 février 2018

Engie va devoir arrêter d’enfumer le Chili… et vite !

Le Chili a annoncé mardi 30 janvier sa sortie du charbon avec la création d’un groupe de travail pour préparer un plan de fermeture de toutes les centrales du pays ainsi que l’arrêt de la construction de toutes nouvelles centrales, dépourvues de technologie de capture carbone.

Engie, qui possède 9 unités charbon au Chili, dont une en construction, va devoir prendre ses responsabilités pour fermer rapidement ses centrales existantes, en priorité la centrale de Tocopilla en service depuis 1960. Le groupe doit également renoncer à la construction de l’unité de Mejillones, qui devait être mise en service en juin 2018.

Le gouvernement chilien a réalisé ces annonces pour la sortie du charbon de concert avec l’association chilienne des producteurs d’électricité, dont Engie est membre.

A ce jour, environ 40% du mix énergétique chilien repose sur le charbon.

Le potentiel des énergies renouvelables au Chili est immense et les entreprises du secteur de l’électricité le reconnaissent.1 Pour leur laisser de la place sur le réseau, un plan de fermeture de l’ensemble des centrales à très court terme ainsi que l’arrêt immédiat des projets de nouvelles centrales (le projet Santa María in Colbún et la nouvelle unité d’Engie à Mejillones) sont nécessaires.

Avec 3 des 15 centrales à charbon du Chili et 8 des 27 unités, le “leader de la transition énergétique mondial” selon les propres termes d’Engie, joue un rôle non négligeable dans les décisions qui vont être prises prochainement sur le plan de fermeture précis des centrales. Alors qu’Engie a tenté l’année dernière de revendre les 4 unités de Tocopilla et celles d’Andina et d’Hornitos2, le groupe va devoir prendre ses responsabilités et assumer les conséquences financière d’un démantèlement.

Au delà des raisons liées au dérèglement climatique, il est urgent qu’Engie ferme ses centrales en raison de leur impact sur les communautés locales. En effet, les 3 centrales se trouvent dans des “zones sacrifiées” du Chili, où leurs impacts s’ajoutent à ceux d’autres activités industrielles très polluantes comme la fabrication d’explosifs pour les mines de charbon. Dans ces zones comme la commune de Tocopilla (où se trouve la plus vieille centrale d’Engie en service depuis 1960) et celle Mejillones (où Engie veut mettre en marche une nouvelle unité de 375 MW), les conséquences sanitaires pour les habitant·e·s ne peuvent être niées par le groupe : taux élevés de cancers du poumon (+80% par rapport à la moyenne), autres cancers (+30%), maladies bronchopulmonaires, naissances prématurées, réduction du poids et de la taille à la naissance …

Dans ce contexte, nous demandons à Engie :
un plan de fermeture de ses centrales à très court terme, avec une fermeture de la centrale de Tocopilla d’ici 2020, prenant en compte les enjeux de transition adaptée pour les travailleurs et en consultant les populations locales sur l’avenir des sites
l’arrêt immédiat de la construction de l’unité de Mejillones (Infraestructura E1)