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21 mars 2010

Le local, meilleur chemin vers l’universel ?

Alors que la mondialisation participe de la déstructuration des espaces, il est fondamental de rendre plus justes les échanges, en commençant par le local.

La « mondialisation » est devenue une réalité et ses effets, vus de près, dévoilent son caractère démesuré, absurde et mensonger.

Démesuré. Des milliers de kilomètres bien réels sont parcourus par la crevette, le poulet et la tomate en toutes saisons, entraînant gaspillage d’énergie, dumping social et environnemental.
Absurde. Nous surconsommons des produits artificiels pour répondre à des « besoins » artificiellement créés et la masse de ces produits finit par nous submerger en une marée de déchets.

Mensonger. Les frontières sont ouvertes pour les flux de marchandises et d’argent qui ont pour effet d’enrichir les uns
et appauvrir les autres. Ces derniers restent sans ressources, contraints à l’exil, mais les frontières alors se ferment devant eux : cette politique déshonore la France et l’Europe.

L’ancrage en un lieu

Le coin de terre que nous habitons nous relie à la planète et la qualité de nos liens de proximité nous relie aux autres peuples. L’idéologie de la mobilité et de la mondialisation écrase les différences culturelles : le qualitatif est nié, seul compte le quantitatif monnayable tout au long de la chaîne qui relie le producteur au consommateur. Les différences de lieu ne servent plus qu’à générer du profit : pays à bas salaires,
zones franches, paradis fiscaux, lieux de pouvoir, zones de combats, marchés à conquérir…

Pour recréer un tissu social, nous devons revivifier les liens de proximité : la satisfaction des besoins vitaux doit être une occasion d’échange. Sur le marché où viennent les petits producteurs, comme sur l’agora ou le forum, on échange des fromages, des légumes… et des projets !

« Ni ici, ni ailleurs »

Ecologistes et altermondialistes réclament à la fois l’ouverture des frontières aux hommes et la relocalisation de l’essentiel de la production et de la consommation. Cela implique de restreindre les échanges de biens agricoles et industriels, donc de refondre le droit du commerce international. Mais avant cela, notre dossier propose quelques pistes locales, car les initiatives ne manquent pas.

En refusant une idéologie qui sacrifie les territoires et les populations, nous pouvons construire un monde où l’ailleurs ne soit pas synonyme de poubelle industrielle. Nous refusons l’incinérateur, la centrale nucléaire, l’usine d’engrais ou l’élevage intensif, qu’ils soient en Chine, au Cameroun ou en France. A Toulouse comme à Ivry-sur-Seine. Ni ici, ni ailleurs. Car le local, c’est l’universel.

> LE CONSEIL FÉDÉRAL DES AMIS DE LA TERRE