Surproduction
7 octobre 2010

Quantifier la dette écologique

Les pays du Nord doivent reconnaître leur dette écologique vis-à-vis des pays du Sud !

Pourrait-on quantifier la dette écologique ?

La dette écologique à pris racine de deux problèmes différents. Premièrement, les matières premières et d’autres produits exportés par des pays relativement pauvres, sont vendus à des prix qui n’incluent pas la compensation pour les externalités locale et globale. Deuxièmement, les pays riches utilisent l’espace et les services environnementaux de façon disproportionnés, sans paiement et sans reconnaissance des droits de propriété (par exemple le libre usage des capacité d’absorption du CO2). Ces problèmes peuvent être combinés pour calculer la dette écologique en termes monétaires.

En ce qui concerne le commerce écologiquement inégal on peut ajouter les points suivants :
– Les coût requis pour reproduire ou maintenir les ressources renouvelables, qui ont été exportées, par exemples les substances nutritives, incorporées dans les exportations agricoles.
– Le coût de la raréfaction des ressources naturelles qui ont été détruites.

Nous pouvons citer à ce titre, la diminution des réserves pétrolières ou minières ou la perte de la biodiversité. C’est assez difficile à calculer pour plusieurs raisons. Pour les réserves pétrolières et minières existantes, il faudra tenir compte de l’obsolescence technologique due à la substitution, ce qui implique la fixation de taux de réduction. Pour la diversité biologique, il est nécessaire de savoir ce qui a été détruit.

– La répartition des coûts ou des compensations pour les dommages irréversibles occasionnés localement par les exportations. Par exemple le dioxyde de souffre émis par les haut-fourneaux de cuivre, les déchets miniers, les effets sur la santé causés par les pesticides utilisés dans l’horticulture, la pollution des eaux par le mercure des mines d’or.

En relation avec le non paiement des services en matière environnementale ; ou pour le calcul de l’utilisation disproportionnée de l’espace environnemental, les facteurs suivants, doivent être aussi ajoutés :
– Les coûts de la réparation ou des compensations, pour les impacts causés par l’importation des déchets toxiques.
– Les coûts de l’entreposage des résidus gazeux (dioxyde de carbone/CO2, CFC, etc. …), en supposant les mêmes droits par habitant dans ces domaines. La “dette carbonique” peut être calculée sur la base du dommage qui sera occasionné, ou alternativement sur la base des économies réalisées par les pays riches quand ils ne procèdent pas à une réduction de la moitié de leurs émissions, comme ils devraient le faire.
– Remboursement de l’usage commercial de l’information et du savoir sur les ressources génétiques, quand leur appropriation s’est faite gratuitement. Joan Martinez-Alier, Barcelone

Adapté d’un article sur la Dette Ecologique et la Dette Extérieure sur le site : www.cosmovisiones.com

Traduction d’articles du Magazine LINK de la Fédération internationale des Amis de la Terre

Discours présenté par Martin Rocholl, FoEE, lors de la conférence des Amis de la Terre qui s’est tenue au Bénin fin 2001 « Globalisation, Ecological Debt, Climate Change and Sustainability ».

De l’espace environnemental vers la dette écologique – une perspective européenne (PDF)