salariés pétrole et gaz
Climat-Énergie
24 février 2022

À la rencontre des travailleur·ses du secteur pétrolier et gazier

Face à l’impasse climatique et à l’urgence de mettre en place une vraie stratégie nationale de sortie des énergies fossiles, nous avons donné la parole aux salarié·es du secteur pétro-gazier. Les résultats de l’enquête, menée en 2021, montrent que la transition énergétique doit se faire pour et avec les travailleur·ses.

Vers une transition juste ? La parole aux premier·es concerné·es

Face au dérèglement climatique, la nécessité du maintien de l’emploi est un argument souvent utilisé pour retarder la sortie des énergies fossiles. C’est pourquoi nous avons donné la parole aux travailleur·ses du secteur pétrolier et gazier, premier·es concerné·es par le sujet.

Ainsi, d’avril à novembre 2021, aux côtés de l’Institut Veblen et de l’Institut Rousseau, nous avons mené une enquête auprès de ces travailleur·ses. L’objectif ? Rendre compte de leurs visions et attentes, dans le cadre de la crise qui menace le secteur. L’enquête, qui a réuni 266 participant·es, a consisté en la diffusion d’un questionnaire en ligne et la conduite d’entretiens qualitatifs.

Des salarié·es prêt·es à se reconvertir

Malgré des plans de transition absents ou insatisfaisants de la part des entreprises, 79% des salarié·es se déclarent prêt·es à se reconvertir, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. En effet, le dérèglement climatique est un problème pour la quasi-totalité (95%) des répondant·es.

La nécessité d’une anticipation de la transition énergétique par les pouvoirs publics

Les répondant·es ont de fortes attentes vis-à-vis des pouvoirs publics (État et Régions). Ainsi, 2/3 d’entre eux regrettent qu’ils n’agissent pas davantage pour faciliter la transition du secteur.

Pour réunir les conditions d’une transition énergétique anticipée et socialement juste, l’État doit :

  • Mettre en place et piloter une stratégie de transition énergétique claire
  • Développer une politique de transition industrielle d’envergure, complémentaire à une politique de réduction drastique de la consommation d’énergies fossiles
  • Exiger de la part de chaque entreprise une stratégie de transition vers les énergies renouvelables
  • Cesser de soutenir les projets liés aux énergies fossiles via les garanties à l’export et réorienter ces financements vers les énergies renouvelables

Enfin, il est essentiel, pour l’État et pour les entreprises, d’associer les syndicats et salarié·es dans la construction de la stratégie de transition de chaque entreprise et de la filière entière. Ils et elles doivent être impliqué·es dans un processus démocratique, où leurs voix sont réellement prises en compte, et non instrumentalisées à des fins de communication.

L’organisation de la reconversion passera ainsi par une évaluation des compétences de chacun, mais aussi par l’information et la mise en place d’aides aux salarié·es pour le financement de formations. À l’échelle des entreprises, les objectifs court-termistes de rentabilité devront faire place aux impératifs écologiques et sociaux.

Citation rapport transition juste