Une vraie responsabilité sociale et environnementale pour les multinationales ?
Trente ans après la catastrophe de Bhopal en Inde, seize ans après la marée noire de l'Erika affrété par Total et deux ans après l'effondrement des usines textiles du Rana Plaza, combien d'années devrons-nous attendre encore pour empêcher les multinationales d'agir en toute impunité ? Découvrez la tribune publiée ce 7 juillet 2015
Du 6 au 10 juillet, l’ONU se penche sur un traité obligeant les entreprises à veiller au respect des droits humains et environnementaux, dans toutes leurs filiales, à travers le monde. Une occasion historique à saisir pour la France: la proposition de loi contraignant les sociétés mères à un devoir de vigilance doit être définitivement adoptée.
Une totale impunité
Un gouffre existe aujourd’hui entre la réalité économique et juridique des multinationales, leur permettant de jouir d’une totale impunité lorsque des violations des droits humains et de l’environnement sont causées par leurs activités, ou par celles de leurs filiales et sous-traitants dans le monde. Les mesures volontaires comme les normes internationales non contraignantes ont démontré l’incapacité des grands groupes internationaux à exclure de leur chaîne de production et d’approvisionnement le recours à l’esclavage moderne, le traitement sauvage de déchets toxiques ou le financement de conflits armés.
Deux objectifs prioritaires
Prévenir efficacement les atteintes aux droits humains et à l’environnement et donner aux victimes accès à la justice sont pourtant les deux objectifs prioritaires qui doivent servir de boussole à la communauté internationale, réunie cette semaine à Genève. La première réunion du groupe de travail de l’ONU sur l’élaboration d’un traité contraignant sur les entreprises et les droits de l’Homme, est en effet une opportunité historique (…)