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Multinationales
16 juin 2016

L’impunité des multinationales opposée à la légitimité citoyenne.

Aujourd’hui s’écrit une histoire. C’est l’histoire de simples citoyens confrontés aux actions des multinationales. CETTE HISTOIRE EST CELLE D’UNE LUTTE, D’UN COMBAT. CETTE HISTOIRE EST CELLE DE NOS DROITS FONDAMENTAUX. CETTE HISTOIRE EST CELLE DE LA RÉSISTANCE À L’OPPRESSION.

Pour les Amis de la Terre France, le choix de la résistance est une évidence. Notre slogan « Résister, Mobiliser, Transformer » en témoigne. C’est bien sur le plan de l’éthique qu’il faut penser notre action. Celle-ci est légitime et nécessaire au regard de l’urgence de la situation climatique, des atteintes à l’environnement et à la vie. Nous sommes à un tournant qui justifie le fait d’aller jusqu’à la désobéissance à certaines lois qui protègent un système injuste. Notre action est juste, non-violente et déterminée conformément à notre charte qui pose dès 1970 les bases de la non-violence comme principe directeur. C’est bien dans ce cadre que nous agissons et que nous devons nous organiser pour renverser les rapports de force. Pour ce faire, nous déployons des stratégies efficaces. Nous devons accumuler des victoires propres à faire évoluer les rapports de force et nous permettre d’atteindre des objectifs supérieurs.

La base de notre travail se fonde sur l’expertise. En effet, c’est une connaissance fine des sujets qui nous permet d’identifier les acteurs en présence et de pouvoir définir nos cibles et les leviers à activer. De plus, c’est la maîtrise de nos sujets qui fonde notre légitimité à agir.

Nous devons lutter pour protéger l’humain et la nature qui ont aujourd’hui moins de droits que le commerce et la finance. C’est bien un « dumping social et environnemental » qui est mis en place par les entreprises transnationales. Les entreprises ont aujourd’hui plus de droits que les citoyens. Des traités comme le Tafta et le CETA organisent l’impunité des multinationales en les plaçant au-dessus des États.

L’objectif : les rendre intouchables au nom de l’entrave que pourrait représenter une réglementation défendant les droits humains qui restreindrait le libre commerce. Ceux qui jouent avec l’économie ne sont pas ceux qui subissent les conséquences de leurs actes.

Le législateur, quant à lui, voudrait nous faire croire que défendre le commerce et l’investissement reviendrait à défendre l’intérêt général. Cela consacre un principe d’inégalité et non un principe de justice. Nous ne pouvons l’accepter.

Face à cette situation, nous consacrons notre devoir d’entrer en résistance. La fédération internationale des Amis de la Terre lutte au quotidien contre ces injustices. La désobéissance civile peut sembler un engagement fort et risqué pour ses militant-e-s, mais il faut reconnaître que pour nous, c’est relativement facile au regard de la situation vécue par les militant-e-s écologistes dans d’autres régions du monde. De plus en plus de citoyen-ne-s, en France, sont prêt-e-s à engager leur responsabilité pénale et à subir l’éventuelle violence d’une répression. C’est un mouvement qu’il faut encourager et développer. N’oublions pas que pour d’autres, c’est leur vie qui est engagée au quotidien pour défendre nos droits fondamentaux.

En 2014, au moins 116 militants écologistes ont été assassinés dans le monde, comme le démontre le bilan effectué par l’ONG Global Witness. Aujourd’hui, nous nous recueillons suite au meurtre de Berta Cacéres et nous vous présentons le combat de Gustavo Castro Soto des Amis de la Terre Mexique. Notre fédération compte plus de deux millions de membres engagés au niveau international.

Notre engagement est juste et nécessaire.

Aujourd’hui s’écrit l’histoire.

Acteur ou spectateur, c’est le choix qui s’impose à nous.

Florent Compain, président des Amis de la Terre France

(CC Photo Pierre Sagot Amis de la Terre France)