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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse11 avril 2017

Procès : le bras de fer continue entre les Faucheurs de chaises et BNP Paribas

200 personnes pour organiser le procès de BNP Paribas à Bar-le-Duc, 250 personnes à Paris devant le siège de la banque, 159 actions non-violentes dans la matinée partout dans Paris : forte mobilisation des Faucheurs de chaises à l’occasion du procès de Florent Compain, président des Amis de la Terre.

200 personnes pour organiser le procès de BNP Paribas à Bar-le-Duc, 250 personnes à Paris devant le siège de la banque, 159 actions non-violentes dans la matinée partout dans Paris : forte mobilisation des Faucheurs de chaises à l’occasion du procès de Florent Compain, président des Amis de la Terre et second Faucheur à être poursuivi par BNP Paribas. Alors que le jugement pour Florent Compain sera rendu le 6 juin 2017, la société civile déclare dès aujourd’hui BNP Paribas coupable d’évasion fiscale et de crimes climatiques.

Dès 8h30 ce matin, plus de 200 personnes se sont réunies devant le tribunal de Bar-le-Duc pour organiser le procès de BNP Paribas. 196 personnes siégeaient sur des chaises, en référence au Sommet international des 196 chaises qui s’était tenu à Montreuil le 6 décembre 2015 sur l’évasion fiscale et le financement de la transition sociale et écologique, avec l’ensemble des chaises réquisitionnées par les Faucheurs de chaises avant la COP21 [1]. Représentant la société civile, ces 196 personnes rassemblées à Bar-Le-Duc ont mis BNP Paribas, incarnée par son Directeur général Jean-Laurent Bonnafé, sur le banc des accusés, matérialisé par un banc géant construit face au tribunal.

Alors que la mobilisation battait son plein, s’est ouvert vers 11h10 le procès de Florent Compain, Président des Amis de la Terre et membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), poursuivi par BNP Paribas pour “vol en réunion” suite à une action de réquisition citoyenne de chaises [2]. Florent Compain a assumé les actions non-violentes auxquelles il a participé et a rappelé leur objectif d’alerter sur le manque dramatique de financements pour la transition sociale et écologique, tandis que des sommes astronomiques sont perdues par les Etats à cause de l’évasion fiscale.

Alors que le climatologue Antoine Bonduelle était prévu comme témoin au tribunal, le président du tribunal ne l’a pas laissé s’exprimer sur le contexte d’urgence climatique qui a motivé les actions des Faucheurs de chaises, considérant que “le tribunal n’est pas là pour parler du climat”. Pourtant, BNP Paribas est la banque française qui investit le plus dans les énergies fossiles, à hauteur de 52 milliards d’euros entre 2009 et 2015. Elle soutient notamment des projets controversés comme le terminal d’exportation de gaz de schiste Texas LNG et le Dakota Access Pipeline à Standing Rock aux Etats-Unis. Elle est également la championne des banques françaises en matière d’évasion fiscale avec 200 filiales dans les paradis fiscaux et plus de 2,4 milliards de bénéfice grâce à ses implantations offshore [3].

Contrairement au tribunal de Dax où le procureur avait requis la relaxe, le Procureur de Bar-le-Duc a demandé une condamnation d’avertissement à une amende de 500 euros avec sursis à l’encontre de Florent Compain. L’avocat de Florent Compain, Alexandre Faro a quant à lui défendu la légitimité de ces actions et demandé la relaxe. Les Faucheurs de Chaises espèrent que la Cour tiendra compte de la dimension citoyenne de ces actions menées pour l’intérêt général, en prononçant la relaxe lors de son jugement en délibéré prévu le 6 juin 2017.

Parallèlement au procès se déroulant à Bar-Le-Duc, 159 actions se sont déroulées partout dans Paris dans des agences de BNP Paribas au cours de la matinée, mettant symboliquement sur le banc des accusés la banque et des personnages parodiques incarnant son Directeur général Jean-Laurent Bonnafé.

250 personnes se sont ensuite rassemblées devant le siège de BNP Paribas entre 12h30 et 13h30 ainsi que des personnalités comme Patrick Viveret et Susan George. Les représentants des Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac et Bizi ont déclaré BNP coupable de participer non seulement au système organisé de l’évasion fiscale, mais aussi au financement du dérèglement climatique.

Les Faucheurs de Chaises demandent l’arrêt des poursuites contre les citoyens ayant participé à des réquisitions citoyennes de chaises. Ce ne sont pas les Faucheurs de chaises ou les lanceurs d’alerte qui doivent être poursuivis, mais les responsables de l’évasion fiscale en bande organisée. Le collectif des Faucheurs de chaises appelle à la mise en oeuvre de mesures efficaces pour mettre fin à la fraude et à l’impunité fiscale, et pour le financement de la transition écologique et sociale.

Les photos libres de droit sont disponibles ici : https://drive.google.com/drive/u/0/folders/0B8aPRDd9SK4VNkNtV1NaOUhwOEk