Notre urine fertilise demain
Grand responsable de la crise climatique, le secteur de l’agrochimie prospère en créant une véritable addiction aux engrais chimiques. Lutter contre les engrais chimiques et favoriser les engrais organiques, c’est s'attaquer aux piliers de l'agriculture industrialisée et soutenir la transition agroécologique.
Contexte
La réalité du modèle agricole industriel est à chercher bien au-delà des pâturages et des cultures céréalières si caractéristiques du paysage français. L’industrialisation de l’agriculture qui s’est développée après-guerre est caractérisée par des grands piliers qui, s’ils ont pu apparaître libérateurs de prime abord, nuisent au monde paysan et à l’environnement. Pesticides, engrais de synthèse, semences et technologies aliénantes sont autant d’éléments-clés d’une Révolution agricole dont le seul but est de produire toujours plus, quitte à écraser les paysan·nes et à détruire la biodiversité et le climat. Parmi les activités les plus polluantes se distinguent les engrais chimiques, dont la France est le premier consommateur en Europe. Les engrais servent à fertiliser les cultures, mais leur version chimique est extrêmement néfaste.
Problèmes
Demandes
Fixer un objectif de réduction des engrais assorti de mesures pour y parvenir
Il est nécessaire que la France se fixe un objectif chiffré de réduction de la consommation d'engrais azotés de synthèse, notamment en visant une réduction de 30% entre 2018 et 2030 à l'échelle française, et en l'inscrivant dans la prochaine Stratégie Nationale Bas Carbone. En parallèle, il faut soutenir le développement de l’agriculture biologique, soutenir les pratiques agroécologiques et développer la culture de légumineuses en France.
Faire contribuer les pollueurs
Les Amis de la Terre demandent une meilleure prise en compte, dans notre fiscalité, des pollutions engendrées par le recours aux engrais chimiques de synthèse : pollution de l’air, pollution de l’eau et contribution considérable à la crise climatique. Pour cela, la contribution engrais doit être instaurée afin que les bénéfices des producteurs d'engrais chimiques permettent de financer l'apport d'engrais organiques aux agriculteur·ices. Les recettes de cette contribution doivent notamment financer le recyclage des excrétats humains : si l'on récoltait l'urine de tous les Français·es, on pourrait fertiliser jusqu'à 40% de notre surface agricole !
Refondre la Politique Agricole Commune
Cette refonte doit permettre une réelle transformation de notre système agricole et alimentaire vers une agroécologie paysanne. Nous soutenons des mesures fortes de soutien en faveur du redéploiement des cultures de légumineuses et de la généralisation de l'agriculture biologique pour retrouver un cycle naturel de l’azote.